EUROTUNNEL en perte au premier semestre

25/07/2013 - 09:55 - Option Finance

(AOF) - Au premier semestre 2013, Eurotunnel a enregistré une perte nette de 18 millions d'euros contre un bénéfice de deux millions un an plus tôt. Hors la perte de 19 millions d'euros de MyFerryLink (le service de ferry lancé en août 2012 avec des bateaux ayant appartenu à SeaFrance), le résultat net consolidé est stable à 1 million recalculé à taux de change constant. L'Ebitda s'est stabilisé à 199 millions en dépit d'un environnement économique difficile et du lancement de la nouvelle activité maritime. Le chiffre d'affaires a progressé de 10% à 509 millions d'euros. Europorte (logistique pour transport ferroviaire) compensant la faiblesse des recettes tirées par l'activité traditionnelle de transport de véhicules dans le tunnel. Le PDG Jacques Gounon a déclaré : " Dans un environnement hostile et après une année 2012 exceptionnelle, Groupe Eurotunnel continue de renforcer ses parts de marché sur l'ensemble de ses activités, et se félicite de l'amélioration de la rentabilité d'Europorte. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Transporteur ferroviaire exploiteur de la ligne transmanche en concession jusqu'en 2086 (80 % du chiffre d'affaires), diversifié dans le fret ferroviaire, porté par la division Europorte (troisième au Royaume-Uni, maintenance ferroviaire de huit ports en France) ; - Cash-flow récurrents et capacité bénéficiaire suffisante pour distribuer des dividendes ; - Investissements en infrastructures (très coûteux) déjà réalisés ; - Nouveaux trains dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel sans coût additionnel majeur ; - Hausse des tarifs attendue pour 2013 sur le trafic Eurostar ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Vers une hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Manque de catalyseurs à court-terme : période post-JO de Londres, ralentissement économique, pas de nouvelle destination en vue à court terme ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative ; - Acquisition des trois navires de SeaFrance mal comprise par les investisseurs (activité très concurrentielle et soumise à des aléas extérieurs comme les conditions climatiques ou le prix du pétrole). Néanmoins pas de risque opérationnel pour Eurotunnel (navires loués à une société d'exploitation).

Comment suivre la valeur

- Changement de statut boursier, de titre spéculatif à valeur de rendement ; - Décalage persistant entre la modestie des résultats financiers et la santé financière recouvrée (free cash flow positif depuis 2008) ; - Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Corrélation positive avec la livre sterling ; - En attente de l'avis de la commission britannique de la concurrence sur la reprise des activités de SeaFrance ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations (Amsterdam, Frankfurt, Cologne) , investissements dans les tunnels alpins à l'étude et possible arrivée de nouvelles compagnies ferroviaires (Deutsche Bahn en 2015) ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/