EADS : résultats meilleurs qu'anticipé et changement de nom en Airbus

31/07/2013 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - EADS a dévoilé ce matin des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et annoncé qu'il allait se rebaptiser Airbus. Au deuxième trimestre 2013, le groupe européen d'aérospatiale et de défense a dégagé un Ebit avant exceptionnels de 887 millions d'euros, en hausse de 23%, et un chiffre d'affaires de 13,945 milliards en progression de 3%.Les analystes interrogés par Inquiry Financial Europe attendaient en moyenne un Ebit avant exceptionnels de 786 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 13,693 milliards. Sur les 6 premiers mois, le chiffre d'affaires affiche un gain de 6% à 26,3 milliards. L'Ebit avant exceptionnels a progressé de 21% à 1,6 milliard. Le résultat net atteint 759 millions, en progression de 31%. Les prises de commandes ont fortement augmenté, pour atteindre 96,6 milliards d'euros et la valeur du carnet de commandes s'élevait à 634,8 milliards d'euros à fin juin. " Notre performance du premier semestre a été solide et nous confirmons nos prévisions annuelles. L'amélioration de la trésorerie et l'exécution des programmes sont nos principales priorités au second semestre ", a indiqué Tom Enders, Président exécutif d'EADS. En termes de perspectives pour 2013, EADS a conservé ses prévisions inchangées. Le nombre de commandes brutes d'avions commerciaux devrait être supérieur à 1 000 appareils. Les livraisons d'Airbus devraient continuer à progresser pour se situer entre 600 et 610 avions commerciaux. Le chiffre d'affaires devrait enregistrer une croissance modérée en 2013. EADS table sur un Ebit avant exceptionnels de 3,5 milliards d'euros en 2013 et sur un bénéfice par action avant exceptionnels de 2,50 euros environ (contre 2,24 euros en 2012) avant le rachat d'actions en cours. Par ailleurs, l'avionneur européen annonce qu'il entamera une réorganisation de ses activités à partir de janvier 2014, en commençant par abandonner son nom pour se rebaptiser Groupe Airbus, du nom de sa marque phare. Le Groupe Airbus sera composé de trois divisions. La division Airbus sera chargée de toutes les activités avions commerciaux. Airbus Defence & Space gèrera le pôle des activités spatiales et de défense du Groupe, y compris les avions de transport militaire. Airbus Helicopters regroupera toutes les activités d'hélicoptères civils et militaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Très belles marques : Airbus pour l'aviation commerciale, Eurocopter, leader mondial de construction d'hélicoptères détenu à 46 %, Astrium, leader européen des programmes spatiaux et Cassidian (électronique pour la défense). Sans oublier les participations dans MBDA (37,5 %), Arianespace (30 %) et Dassault Aviation (46 %) ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus. Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé, encore renforcé lors du salon du Bourget, avec plus de 800 appareils commandés ; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par : (i) les cessions de titres à venir en 2013 suite à la sortie programmée de Lagardère et Daimler, et malgré le programme de rachat de 15% du capital ; (ii) l'échec, en octobre 2012, des négociations de fusion des activités de défense avec le britannique BAE ; - Echec suscitant de nouvelles inquiétudes : crédibilité du management, flou sur la stratégie de rééquilibrage des activités civiles (60 % des ventes) et militaires (25 %), recrudescence des interférences des Etats dans la gestion du groupe ; - Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à Boeing ; - Reprise ou non du programme d'investissement pour la construction de drones par Cassidian, après l'abandon récent d'Euro Hawk ; - Poursuite du programme de rachat d'actions (encore près de 6 % à racheter) en vue de leur annulation, ce qui est un facteur de soutien des cours ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les équipementiers français pourraient sérieusement pâtir des incidents survenus avec le Boeing 787 Dreamliner. Safran, Thales et Zodiac commercialisent chacun pour plusieurs millions de dollars d'équipements par appareil. Ainsi Safran fournit, entre autres, les freins électriques et le train d'atterrissage, ainsi qu'une partie du réseau électrique. Zodiac fournit, lui, le convertisseur de puissance du système électrique ainsi que de nombreux autres équipements tels que cadres de hublot et fauteuils. Quant à Thales, c'est celui qui est le plus en mauvaise posture car certains de ses équipements semblent être impliqués dans deux des incidents survenus, notamment le feu électrique. Quant à Airbus il risque également de subir le contrecoup : la mise en service de son nouveau long-courrier, l'A350, pourrait être retardée si la procédure de certification des nouveaux avions est désormais rallongée. FTB/ACT/