GDF SUEZ poursuit sa politique de cession d'actifs (presse)

02/10/2013 - 09:47 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez serait actuellement en négociations avec Mitsui concernant la vente de 28% du capital d'une société qui détient la plupart de ses centrales australiennes ainsi que son activité de vente au détail dans le pays, relate Les Echos dans son édition du jour. Le géant nippon a formulé une offre de 300 millions d'euros potentiellement assortis d'une prime, en fonction des résultats, qui pourrait culminer à 35 millions d'euros. L'opération porterait sur une capacité de production d'électricité totale de 2 600 mégawatts (MW) répartie entre des installations éoliennes, au gaz et au charbon. GDF Suez aspire à céder quelque 11 milliards d'euros d'actifs sur la période 2013-2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d'efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l'environnement ; - Rentabilité opérationnelle relativement équilibrée entre les branches énergie Europe et International (25 % chacune), le global Gaz et GNL (14 %), les infrastructures (18 %), les services à l'énergie (6 %) et l'environnement (14 %) : - Résilience des activités régulées ; - Stratégie désormais axée sur les métiers énergétiques et les marchés à forte croissance, déjà 55 % de la production d'électricité, devant l'Amérique du nord et l'Australie (17 %) et l'Europe (46 %) ; - En France, retour à la normale à mi-2013 pour les tarifs de gaz ; - En Europe, vers une réduction des pertes ; - Réduction drastique de la dette, revenue à 32,2 MdEUR à mi-2013 contre 45,1 MdEUR un an plus tôt ; - Versement d'un acompte sur dividende le 15 novembre.

Les points faibles de la valeur

- Pression fiscale et réglementaire accrue et conditions de marché difficiles en Europe, premier marché du groupe avec 80 % du chiffre d'affaires, devant l'Asie-Pacifique (9 %), et les deux Amérique (5,5 %) ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français, actionnaire à hauteur de 36 %, qui prévoit un élargissement des tarifs sociaux ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) où la nouvelle taxe sur le nucléaire représentera environ 250 millions d'euros par an ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF, où la fermeture des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2 a pesé sur la rentabilité avant une autorisation de redémarrage à partir de juin 2013 ; - Risque d'un lancement d'obligations convertibles qui diluerait le bénéfice par action.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt et aux décisions politiques ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique ; - Evolution de la politique européenne sur la mise en place de mécanismes de capacités garantissant la sécurité d'approvisionnement et d'un marché fiable du CO2 ; - Exécution du plan d'actions Perform 2015 : d'une part 11 MdEUR de cessions d'actifs matures en Europe, entre 2013 et 2014 ; d'autre part, 7 à 8 MdEUR d'investissements bruts annuels sur 2013-2015 (centrale hydro-électrique de Jirau au Brésil, usine méthanière en Louisiane, contrats dans le gaz en Chine...) ; - Réalisation des objectifs 2013 d'un résultat net compris entre 3,1 et 3,5 MdEUR, d'investissements bruts de 7 à 8 MdEUR et d'une notation de la dette de catégorie " A " ; - Valeur non opéable, car contrôlée à 36,7 % par l'Etat français, mais dont le capital évoluera : vers un désengagement total, en 2017, de GBL (groupe Albert Frère) qui en mai 2013 a ramené sa participation de 5,1 % à 2,4 % ; vers un désengagement partiel de l'Etat français, repoussé pour cause de " cours pas suffisamment élevés ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/