Le "shutdown" américain expliqué par Natixis AM

02/10/2013 - 10:15 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les batailles politiques au Congrès américain occupent de nouveau le devant de la scène, explique Natixis Asset Management dans sa stratégie obligataire hebdomadaire. Faute d'accord sur le budget 2014, une partie des services publics fédéraux font subir une fermeture temporaire ("shutdown") pour la première fois depuis 1996. La stratégie du Parti Républicain consiste à obtenir le report d'un an de la réforme de l'assurance-santé portée par l'Administration Obama afin d'en faire le thème central des élections de mi-mandat de l'automne 2014. Ainsi, les restrictions de dépenses discrétionnaires de l'Etat vont mettre 800 000 fonctionnaires au chômage technique pour une période indéterminée. La publication des statistiques économiques sera perturbée. Par ailleurs, sans vote d'une " continuing resolution " autorisant l'Etat fédéral à emprunter, le plafond de la dette sera atteint le 17 octobre et les réserves de liquidité du Trésor seront épuisées vers le 22-24 octobre. Outre l'impact transitoire d'une baisse des dépenses publiques, ces tensions récurrentes pèsent sur la confiance. L'investissement des entreprises reste ainsi trop faible pour relayer la demande des ménages. Les commandes de biens d'équipement (hors défense et transport) sont en baisse depuis le début du troisième trimestre 2013. Pourtant des signaux encourageants existent. Les enquêtes d'activité (PhilFed, Chicago) confirment leur meilleure dynamique depuis le creux cyclique de juin. Les inscriptions hebdomadaires au chômage se stabilisent vers 300 000, soit le plus bas niveau depuis la fin de l'ère Clinton. D'autres enquêtes pointent une reprise, certes tardive, des embauches dans les petites et moyennes entreprises (NFIB, Manpower). Le shutdown constitue un risque de rechute malgré ces signaux positifs. Paradoxalement, c'est aussi la meilleure assurance contre un retrait prématuré du soutien de la Fed. AUT/MAF