CREDIT AGRICOLE : exercice de l'option de sur-allocation pour les obligations échangeables en actions Eurazeo

28/11/2013 - 09:26 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a annoncé l'exercice en totalité de l'option de sur-allocation de 15% de son émission d'obligations zéro coupon échangeables en actions existantes Eurazeo. En conséquence, le montant nominal de l'émission des obligations est porté à 337,16 millions d'euros. Ces titres ont pour sous-jacent 5,08 millions d'actions Eurazeo détenues par la banque, représentant environ 7,43 % du capital de la société d'investissement. Le règlement-livraison des obligations est prévu le 6 décembre 2013, de même que leur admission aux négociations sur le marché Euro MTF de la Bourse du Luxembourg.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Greenshoe : La "Greenshoe" ou option de surallocation désigne une technique boursière qui permet de contrôler les variations d'une action lors de son introduction en bourse. L'entreprise qui s'introduit en bourse accorde une option à la banque chef de file, portant sur davantage d'actions que prévu. Ainsi, en cas de forte demande de la part des investisseurs, la banque pourra en exerçant son option allouer plus de titres ou d'obligations aux investisseurs, à l'inverse, en n'exerçant pas son option, elle soutiendra le cours.

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Confirmation du redressement au premier semestre 2013, grâce à la baisse générale du coût et de la charge du risque ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (caisses régionales et LCL, ex-Crédit Lyonnais) et de la division banque de financement ; - Cession de la filiale grecque à 86,5 % Emporiki ainsi que d'autres actifs plus modestes (CLSA, Cheuvreux, parts dans Bankinter...) ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10 %, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3, et un effet de levier de 3,5 %, satisfaisant par rapport à la taille du bilan ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels - cession de la filiale grecque Emporiki, dépréciations d'actifs, dépréciations des actions détenues en compte propre... D'où la deuxième plus grande perte de l'histoire des banques françaises en 2012 (après celle de Dexia un an plus tôt) ; - Faiblesse persistante du réseau international, notamment en Italie avec Cariparma, ainsi que de la division services financiers, handicapée par les pertes de la filiale italienne Agos Ducato de crédit à la consommation ; - Exposition au risque financier portugais, en raison des positions dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Coût du risque encore très élevé, de 73 % en 2012 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée détenue à 56,3 % par les caisses régionales d'une part, et le groupe Crédit Agricole d'autre part.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; ; - Diminution des coûts dans le réseau français à partir de 2014 après la réduction à 1 contre 5 des systèmes d'information ; - Risque d'augmentation de capital en liaison avec le traitement encore incertain des activités d'assurances dans le cadre du renforcement des fonds propres prudentiels Bâle 3 (Compromis danois) ; - Mise en oeuvre, durant le deuxième semestre 2013, du mécanisme de transfert de risque vers les caisses régionales ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres pour répondre aux exigences du dispositif Bâle 3 ; - Valeur de retournement, l'une des banques européennes les moins valorisées.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/