Natixis AM s'inquiète de l'attentisme de la BCE

11/12/2013 - 16:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - La BCE, qui se réunissait jeudi dernier, a passé son tour, peut-être dans l'attente de la décision de la Fed. La croissance prévue par l'institution s'affiche à +1,1% en 2014 et +1,5% l'année suivante, rappelle Natixis AM dans sa dernière Stratégie Hebdo Gestion Taux. Les prévisions indiquent également une inflation durablement inférieure à la cible, soit 1,1% en 2014 et 1,3% en 2015. Selon ces chiffres, l'horizon de la forward guidance sur le taux de refinancement est donc de 2 ans au moins. Malgré la faiblesse actuelle de l'inflation (notamment dans les services), le risque de déflation "à la japonaise" est minimisé par les banquiers centraux. Par ailleurs, le discours de Mario Draghi sur les politiques non-conventionnelles a surpris. Un programme de quantitative easing (assouplissement quantitatif) serait selon lui problématique. Certes, les CBPP et le SMP avaient engendré des distorsions liées au choix des pays et au type d'actifs achetés, mais l'intervention de la Banque avait de fait permis de stabiliser le marché obligataire. Par ailleurs, l'option d'une baisse des taux de dépôt a rapidement été écartée, ce qui a ravivé les tensions sur l'euro. L'attentisme de la BCE pourrait au bout du compte s'avérer coûteux, redoute Natixis AM. Les marchés de taux de la zone euro n'ont donc trouvé aucun soutien dans le discours de Mario Draghi. L'emploi et les enquêtes ISM compatibles avec un raffermissement du cycle américain ont provoqué une correction sur l'actif sans risque, plus forte d'ailleurs sur le Bund (obligation d'État allemande) que sur les Treasuries (obligation d'État américaine). En l'absence d'intervention de la BCE, les marchés s'avèrent très dépendants de l'orientation du cycle américain et de la politique de la Fed, souligne le gérant. AUT/MAF