Analyse clôture AOF France / Europe - Début de semaine en fanfare

16/12/2013 - 17:53 - Option Finance

(AOF) - Les marchés actions européens ont nettement progressé, soutenus par des indicateurs économiques encourageants. La séance avait pourtant mal débuté dans l'hypothèse d'un ralentissement des injections de liquidité de la Fed à l'issue de sa réunion de politique monétaire prévue mardi et mercredi. La publication à 10h d'indices PMI meilleurs que prévu pour la zone euro a cependant inversé la tendance. Au chapitre des valeurs, Moncler a flambé pour son premier jour à la Bourse de Milan. Le CAC 40 a terminé en hausse de 1,48% à 4 119,88 pts. Le Ftse Eurotop 100 a, lui, gagné 1,31% à 2 555,82 pts. Le secteur du luxe continue de susciter l'enthousiasme des marchés. Moncler, le fabricant de doudounes en duvet, a fait une entrée fracassante à la Bourse de Milan, progressant de près de 52% à 15,41 euros. Mercredi dernier, le groupe italien avait annoncé un prix d'introduction de 10,20 euros par action, soit dans le haut de la fourchette indiquée en raison de la forte demande des investisseurs. La société a cédé 26,7% de son capital, mais le total des actions cotées devrait monter à 30,7% avec l'exercice, très probable, de surallocation. Résultat : le groupe va lever 785 millions d'euros. A la Bourse de Paris, le groupe Carrefour a pour sa part gagné 1,93% à 27,70 euros, après l'annonce de la création d'une société spécialisée dans l'immobilier commercial. Le distributeur souhaite ainsi poursuivre " sa stratégie de retour aux fondamentaux " après le rachat auprès de Klépierre de 127 centres commerciaux en France, en Espagne et en Italie pour un montant total de 2 milliards d'euros. Cette nouvelle société gèrera ces 127 établissements, dont le loyer annuel brut est évalué à 135 millions d'euros, ainsi que 45 autres sites déjà détenus par Carrefour. De son côté, Klépierre (+1,41% à 33,195 euros) s'est distingué près avoir annoncé un projet de cession d'un portefeuille de 127 galeries commerciales attenantes à des hypermarchés Carrefour, à un consortium mené par le distributeur pour 2 milliards d'euros. Le groupe immobilier détenant 83% des propriétés cédés - CNP Assurances (+4,09% à 13,48 euros) possédant le solde - cette transaction représentera pour lui un produit net de 1,54 milliard d'euros.

Les chiffres macroéconomiques

Selon sa dernière estimation flash, l'Indice PMI Composite Markit de l'activité dans la zone euro, qui combine industrie et services, s'est redressé de 51,7 en novembre à 52,1 en décembre, le taux de croissance se rapprochant ainsi du plus haut de 27 mois enregistré en septembre. Le consensus visait seulement 51,9. Cette hausse de l'indice marque une inversion de tendance par rapport à l'affaiblissement de la croissance observé au cours des deux mois précédents. L'indice flash de l'activité dans le secteur des services s'est, lui, inscrit à 51 après 51,2 en novembre, au plus bas de 4 mois (consensus 51,5). L'activité dans le secteur privé s'est par ailleurs contractée pour le deuxième mois consécutif en décembre en France, selon l'enquête Markit. L'indice PMI composite, qui agrège l'industrie et les services, est en effet ressorti à 47 contre 48 novembre après être repassé le mois dernier sous la barre des 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité. L'indice des services a reculé à un plus bas de six mois à 47,4 contre 48 un mois plus tôt, alors que le consensus tablait sur 49. Dans le secteur manufacturier, l'indice s'est établi à 47,1 contre un consensus de 49,1, après 48,4 en novembre. Enfin, d'après les premières estimations pour le mois d'octobre 2013, la zone euro a enregistré un excédent du commerce international de biens de 17,2 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à +9,6 milliards en octobre 2012. Le solde enregistré au mois de septembre 2013 s'établissait à +10,9 milliards, contre +8,6 milliards en septembre 2012. En octobre 2013 par rapport à septembre 2013, les exportations corrigées des variations saisonnières ont augmenté de 0,2%, tandis que les importations ont baissé de 1,2%. Aux Etats-Unis, l'indice d'activité manufacturière de la Fed de New-York, dit indice "Empire State", est ressorti en dessous des attentes à 0,98 en décembre, contre -2,2 en novembre et un consensus Reuters de 4,8. Les coûts unitaires du travail aux Etats-Unis ont pour leur part reculé de 1,4% au troisième trimestre, contre - 1,3% prévu par le consensus Briefing.com. Ils avaient diminué de 1,3% au deuxième trimestre (chiffre révisé de - 0,6%). Encore aux Etats-Unis, la productivité a, elle, crû de 3% au troisième trimestre, contre +2,7% anticipé par le consensus Briefing.com et une augmentation de 1,9% au deuxième trimestre. Quant à l'indice PMI Markit manufacturier américain, il s'est établi à 54,4 en décembre en estimation flash, après 54,7 le mois dernier. Le consensus Reuters tablait sur 55. Enfin, la production industrielle aux Etats-Unis a augmenté de 1,1% en novembre, soit 0,7 point de plus que prévu par le consensus Briefing.com. Elle avait crû de 0,1% le mois précédent (chiffre révisé de - 0,1%). Le taux d'utilisation des capacités de production en novembre est de son côté ressorti à 79%, contre 78,4% anticipé par le consensus et 78,2% en octobre (chiffre révisé de de 78,1%). A 17h35, l'euro cote 1,3762 dollar, en hausse de 0,18%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Balance commerciale  : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire. Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé. FTB/MAF/5