ALCATEL-LUCENT cède sa filiale LGS à Madison Dearborn Partners

20/12/2013 - 09:07 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a indiqué ce vendredi dans un communiqué qu'il s'était engagé par contrat à céder sa filiale LGS Innovation à une société américaine dirigée par le groupe d'investisseurs Madison Dearborn Partners. Cette cession s'inscrit dans le plan Shift de l'équipementier de télécommunications annoncé en juin. Le montant total de celle-ci pourra monter jusqu'à 200 millions de dollars. 100 millions seront versés à la clôture de l'opération, et l'autre partie sera déterminée par les résultats opérationnels de LGS en 2014. La clôture de la vente devrait intervenir dès le premier trimestre 2014, sous réserve de son approbation par les autorités compétentes, dont le gouvernement américain, a précisé Alcatel-Lucent. LGS Innovations fournit des réseaux sécurisés, des communications par satellite, des solutions de voix sur IP (VoIP), des routeurs optiques et d'autres solutions pour la sécurité nationale américaine, la défense, et de la recherche de pointe, et il est un partenaire de confiance du gouvernement fédéral des États-Unis depuis plus de 60 ans. Madison Dearborn est une société de private equity qui investit dans un large éventail d'industries, y compris des services aux entreprises et aux gouvernements.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des trois leaders mondiaux du marché des télécoms, numéro un mondial en accès haut débit (ADSL, FTTx), commutation, transmission optique, intégration triple-play/IPTV ; - Premier équipementier occidental en Chine, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell ; - Budget de R&D parmi les plus élevés du secteur, la société étant la seule française au classement par le MIT des 50 sociétés les plus innovantes au monde ; - Solidité du segment IP de routage, avec une forte croissance au Japon et en Chine, relais de croissance du groupe, d'où une amélioration des marges en optique ; - Bonne rentabilité des divisions IMS et des Projets VoLTE aux Etats-Unis ; - Remontée de la croissance du segment Accès fixe grâce au positionnement dans la fibre et le vectoring ; - Poursuite de la restructuration de la situation financière par une augmentation de capital de près de 1 MdEUR, en novembre 2013 ; - Retour dans le CAC 40 le 23 décembre 2013, en place de STMicroelectronics ; - Faible valorisation boursière malgré le triplement du cours en 2013.

Les points faibles de la valeur

- Part majeure de l'activité dans des marchés concurrentiels, notamment pour la norme " LTE " ; - Malgré un très large portefeuille d'activités, exposition à la concurrence en provenance de solutions alternatives, type partages ou décentralisations de réseaux, ou de nouveaux entrants, tels Akamai, Allot ou HP ; - Encore trop de contrats de services mal margés dans l'infogérance et en Chine ; - Grande faiblesse de la marge opérationnelle et société toujours déficitaire, avec des charges de restructuration qui continueront à peser sur le résultat ; -Retard pris dans la cession des activités réseaux mobiles, foyer de pertes estimées à plus de 400 MEUR; - Rapprochement avec l'américain Lucent toujours peu convaincant 7 ans après ; - Aucun dividende versé depuis 2006.

Comment suivre la valeur

- Dans la lignée des restructurations très volontaristes annoncées l'an dernier (1,25 MdEUR d'économies sur 2012-2013), le nouveau patron Michel Combes a dévoilé les ambitions du groupe pour 2015, listées dans le plan Shift : une hausse de 15 % des ventes, par rapport à 2012, et une marge opérationnelle de 7 à 8 %; une stratégie de recentrage sur l'IP/Optique (routeurs, optique terrestre et sous-marine, plateformes) ainsi que sur l'accès à très haut débit, fixe (fibre optique et VDSL) ou mobile (4 G); des cessions d'actifs d'un montant de 1 MdEUR ; un plan de suppression de 10 000 emplois sur 2013-2015 ; - Poursuite de la baisse des déficits des fonds de pension ; - Impact sur le bénéfice des mesures de valorisation des brevets ; - Entrée attendue de 3 à 5 partenaires capitalistiques et industriels, dont celle de l'américain Qualcom (un peu plus de 1 %), à hauteur de 5 %, ce qui crédibiliserait le plan Shift ; - Valeur spéculative : avec un capital très ouvert (flottant supérieur à 90%) et une part significative d'actionnaires américains, rumeurs récurrentes de rachat par un groupe chinois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Les ventes de smartphones dépassent désormais celles de téléphones classiques. Au second trimestre 2013, d'après le cabinet d'analyse Gartner, 225 millions de smartphones ont été commercialisés. Ils représentent 51,8% des ventes totales d'appareils de téléphonie mobile. Sur la période, les ventes de 210 millions de téléphones classiques sont en baisse de 21%. Au second trimestre, le marché des smartphones a été particulièrement dynamique en Asie-Pacifique (+74%), en Amérique latine (+55%) et en Europe de l'est (+31%). Samsung Electronics a confirmé son leadership parmi les fabricants de mobiles, avec 107 millions d'appareils vendus (toutes catégories confondues) et 24,7% du marché mondial. Nokia est le second acteur, mais ses positions continuent de se détériorer. Il ne détient plus que 14% du marché mondial, contre près de 20% l'année précédente, en dépit du succès de sa gamme de smartphones Lumia. Avec 71 millions d'unités commercialisées, Samsung Electronics détient une part de marché de 31,7% dans les smartphones. Sur ce créneau ultra-concurrentiel, la part de marché du numéro deux, Apple, a chuté de 18,8% à 14,2% sur un an. LG Electronics devient le troisième fabricant de smartphones avec 3,8% de parts de marché, devant Lenovo (2,8% de parts de marché). FTB/ACT/