ARKEMA : charge nette supplémentaire estimée entre 15 et 20 millions d'euros liée à Kem One

23/12/2013 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Arkema a confirmé vendredi 20 décembre que le tribunal de commerce de Lyon avait désigné le repreneur de son ancienne filiale, Kem One SAS, et a mis un terme final à la procédure de redressement judiciaire ouverte le 27 mars dernier. "L'implication de l'ensemble des parties prenantes au dossier, sous l'égide des pouvoirs publics, a permis la reprise de la société et la poursuite de son exploitation dans le cadre d'une offre de reprise validée par le tribunal de commerce et avec le plein soutien du gouvernement français", a commenté le groupe français de chimie. Afin de faciliter cette reprise, Arkema a notamment abandonné l'ensemble des créances qu'il détenait sur Kem One SAS qui avaient été intégralement provisionnées, ajusté certaines prestations commerciales fournies à Kem One SAS et pris l'engagement d'assurer selon des modalités précises le reclassement interne de 100 salariés de Kem One SAS. Au delà du montant provisionné au 1er trimestre suite à la mise en redressement judiciaire de Kem One, Arkema constatera au 4ème trimestre une charge nette estimée entre 15 et 20 millions d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Chimiste, ancienne filiale de Total, organisé en trois pôles -matériaux haute performance pour 33 % des ventes, la chimie de spécialité pour 33 % et les peintures, avec des positions de leader mondial sur 90 % du portefeuille d'activités ; - Réduction du biais cyclique grâce au recentrage sur la chimie de spécialités et sur des marchés de niche ; - Faible taux d'endettement net, rare dans le secteur ; - Rééquilibrage géographique de la croissance vers l'Amérique du nord (35 % des ventes) et l'Asie (21 %), pour réduire la part de l'Europe (40 %) ; - Très bon historique des dirigeants en matière d'acquisitions, d'un montant de 1,6 milliard d'euros depuis l'introduction en Bourse en 2006 ; - Capacité à imposer ses prix (hausse sur la gamme Evatane d'éthylène pour l'industrie) ; - Objectif de hausse du dividende, avec un payout à 30 %, contre 25 % en 2012.

Les points faibles de la valeur

- Reprise de l'activité menacée par le manque de visibilité sur la croissance économique mondiale ; - Forte sensible à la parité euro/dollar ; - Présence encore faible dans les pays émergents par rapport aux concurrents ; - Image ternie par les difficultés de son ancien pôle vinylique Kem One qui pèseront sur les comptes 2013 ; - Conditions de marché difficiles dans les divisions Matériaux haute performance (report des projets oil-gaz et retrait de la demande dans le solaire), Gaz fluorés et Spécialités industrielles (météo défavorable) ; - Révision en baisse des perspectives de rentabilité opérationnelle pour 2013 ; - Objectifs de croissance à horizon 2016 jugés peu ambitieux.

Comment suivre la valeur

- Valeur encore cyclique malgré le recentrage sur la chimie de spécialités ; - Objectif de devenir un leader mondial de la chimie de spécialités et des matériaux avancés, avec, pour 2016, un chiffre d'affaires de 8 MdsEUR, dont 30 % réalisés dans les émergents, une marge d'EBITDA de 16% et un endettement inférieur à 40 % ; - Poursuite de la croissance en Asie et réalisation de l'objectif de 30 % des ventes en 2016 dans les émergents, et de 35 % en Europe et en Amérique du Nord ; - Sortie de produits innovants, notamment dans les énergies renouvelables, la purification de l'eau, l'allègement des matériaux et la chimie végétale ; - Attente d'acquisitions, indispensables pour réaliser l'objectif de relèvement de l'EBITDA en 2016 ; - Caractère spéculatif très réduit depuis l'entrée à hauteur de 6,05 % dans le capital du Fonds stratégique de participations, contrôlé par 4 assureurs français. Autres grands actionnaires : Total (4,2 %) et la Banque centrale de Norvège (5,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Selon l'Union des Industries Chimiques (UIC), l'activité de la chimie française a résisté en 2012 grâce aux exportations. Elle a ainsi progressé de 2,5% à 88,9 milliards d'euros. Au dernier trimestre, le niveau d'activité de l'industrie chimique en France est revenu à son niveau du premier trimestre 2008, son point haut d'avant la crise. La France a, une fois de plus, fait mieux que l'ensemble de l'Europe, avec un recul des volumes limité à 0,5% contre 1,5% pour l'Union européenne. Les exportations vers les marchés des pays émergents ont progressé de 5,6%, ce qui a compensé le recul de 1,5% des volumes sur le marché intérieur. Parmi les différentes activités, la chimie organique enregistre un recul de 1,2%, alors que le chiffre d'affaires des spécialités chimiques augmente de 0,2%, et celui de la chimie minérale de 5,4%. L'activité de la chimie française représente 3% des ventes de la chimie mondiale et détient la septième position dans le monde. Elle est bien loin derrière le leader, la Chine, avec 26,8% du chiffre d'affaires mondial. La chimie française se hisse toutefois au second rang en Europe, après l'Allemagne (5,7%). FTB/ACT/