Amundi AM optimiste sur l'Irlande

06/01/2014 - 16:22 - Option Finance

(AOF / Funds) - A la sortie du plan d'aide de l'Irlande se sont ajoutées, jeudi 19 décembre, d'heureuses surprises macroéconomiques. D'une part, la croissance du PIB au 3ème trimestre a été de +1,5% (nettement plus que les +0,6% attendus). D'autre part, le chiffre du deuxième trimestre a été révisé en forte hausse à +1%, au lieu de +0,4% annoncé préalablement, portant la croissance sur 12 mois à +1,7% et le rebond total, depuis le plus bas de fin 2009, à 4%, souligne Amundi AM dans un focus sur le pays. Après avoir subi un décrochage maximum de son PIB (-12% entre fin 2007 et fin 2009) supérieur à celui qu'ont connu le Portugal, l'Espagne et l'Italie, l'Irlande a donc su rebondir beaucoup plus fortement, salue le gérant. Et de rappeler que si le rattrapage du niveau pré-crise est encore loin, le pays reste tout de même, en termes de PIB par habitant (environ 35 000 euros), plus riche que l'Allemagne (environ 33 000 euros) ou la France (environ 31 000 euros) et à peu près autant que les Pays-Bas. En outre, plusieurs éléments incitent à penser que l'embellie conjoncturelle devrait durer en 2014. La croissance devient ainsi plus équilibrée : alors que le redressement devait beaucoup, au cours des dernières années, aux exportations (en hausse de 15% depuis leur point bas du 3ème trimestre 2009), les deux derniers trimestres ont vu un rebond de la demande interne, qu'il s'agisse de la consommation (+1,5% en cumulé), des importations (+3,2%) ou, de façon encore plus marquée, de l'investissement (+12,3% en cumulé). Et si l'expansion des exportations irlandaises dépendra largement de la situation dans l'ensemble de la zone euro, le pays est également fortement exposé à la conjoncture du Royaume-Uni et des Etats-Unis, deux zones où la croissance est aujourd'hui plus forte qu'en Europe continentale. Ensuite, l'amélioration de la position budgétaire (le déficit structurel est passé de -8,3% du PIB en 2010 à -5,1% en 2013) permet au gouvernement d'envisager un surplus primaire dès 2014 (pour la première fois depuis 2007), et de ralentir le rythme de l'ajustement : après 2,1% points de pourcentage (pp) de PIB en 2013, le resserrement ne devrait être que de 1,8 pp en 2014 (dont près des deux tiers sous formes de nouvelles réductions de dépenses publiques, le solde étant constitué de revenus supplémentaires). Amundi AM rappelle à ce sujet que les concessions obtenues par l'Irlande en 2013 auprès de ses partenaires de la zone euro (restructuration de la dette contractée par le pays auprès de sa propre banque centrale pour sauver son système bancaire, étalement des remboursements des prêts européens) ont permis de soulager largement les comptes publics. Si la reprise se poursuit à son rythme actuel, le ratio dette publique sur PIB devrait refluer à partir de 2014 après avoir atteint son pic en 2013 (124%). Du côté du marché de l'emploi, l'amélioration est également tangible : après être passé de 5%, fin 2007, à un plus haut de 15,1% début 2012 (en données Eurostat), le taux de chômage a baissé de façon régulière au cours des deux dernières années pour tomber à 12,6% en octobre 2013. Le taux de participation tend, lui aussi, à remonter. Il est vrai, toutefois, qu'une partie de cette amélioration tient à une forte émigration (le solde migratoire a été de -0.8% de la population en 2012, soit le plus fort taux de l'Union européenne, et le chiffre de 2013 sera probablement du même ordre). Même l'immobilier, facteur central de la crise, donne quelques signes de stabilisation, insiste Amundi AM : après une chute de plus de 50% depuis le troisième trimestre 2007, les prix des logements ont rebondi de 2,3% au deuxième trimestre 2013, un mouvement toutefois encore trop timide (et trop concentré géographiquement à Dublin) pour pouvoir conclure à une embellie durable. Néanmoins, pour l'heure, l'effet de confiance négatif lié à la valeur du patrimoine immobilier, préjudiciable à la consommation des ménages, paraît stabilisé. AUT/MAF