TOTAL sur le pont pour les gaz de schiste britanniques

13/01/2014 - 08:27 - Option Finance

(AOF) - Confronté au refus persistant du gouvernement français de revenir sur la loi Jacob, adoptée en 2011 et qui interdit le recours à la fracturation hydraulique sur le territoire national, Total aura matière à se consoler de l'autre côté de la Manche. Le pétrolier a en effet annoncé ce matin à Reuters avoir acquis une participation de 30% dans deux permis d'exploration et de production de gaz de schiste, devenant par là même la première "major" à investir dans le secteur en Grande-Bretagne. Il investira environ 2 milliards de dollars par an. La filiale Total E&P UK deviendra même le plus important producteur d'hydrocarbures du pays à l'horizon 2015. Le gouvernement britannique a de son côté franchi un cap supplémentaire en offrant des avantages fiscaux pour les communes qui accepteront des projets d'exploitation des hydrocarbures de roche-mère. Les communes concernées recevront la totalité de la taxe professionnelle collectée au lieu des traditionnels 50%, a indiqué le Premier ministre David Cameron.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Dans le " top 5 " des compagnies pétrolières opérant dans le gaz et le pétrole ; - Visibilité de l'activité pétrole, avec une cible de production de 3 Mbep (millions de barils équivalent pétrole) par jour en 2017 contre 2,3 Mbep en 2012, et une accélération de la croissance après 2015, 90 % du potentiel 2017 étant en production ou en cours de développement ; - Taux de 93 % de remplacement des réserves, le plus élevé des majors européennes ; - Stabilisation des investissements nets, dont 80 % en amont ; - Mise en place de relais de croissance (GNL et gaz de schiste au Canada, aux Etats-Unis, en Pologne, Chine, Argentine, Bolivie et Grande-Bretagne), notamment dans le projet canadien de gaz de schiste à Fort Hills ; - Diversification dans le solaire avec des projets de grande taille, telle la centrale solaire Shams 1 aux Emirats arabes unis, le groupe étant numéro 1 mondial de l'énergie solaire ; - Qualité de la génération des flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- Bonne marche de l'activité perturbée par le déclin des champs matures, par la longueur de mise en service des nouveaux gisements et par les variations de quotas de l'Opep ; - Aggravation de la crise structurelle du raffinage européen où les marges ont été divisées par 5 en un an ; - Exposition aux risques géopolitiques en Afrique, au Nigeria et au Yemen notamment ; - Recul de la production en début d'année, affectée par l'arrêt du champ Elgin en mer du Nord ; - Relative déception à l'égard du manque de retombées des ambitieux programmes d'exploration.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité aux cours du baril de pétrole et au dollar ; - Réductions de capacité dans le raffinage en Europe pour des raisons structurelles (baisse de la demande de produits pétroliers et prédominance du diesel dans le parc automobile français) ; - Après celles de Voyageur et de TIGF, d'autres cessions à venir dans le cadre d'un plan de rationalisation du portefeuille d'activités portant sur 15-20 MdsUSD d'actifs entre 2012-2014 ; - Arrivée en production des 15 projets en développement et redémarrage d'Elgin en mer du Nord, après une fermeture d'un an, ainsi que de celui d'Ibewa au Nigeria ; - Réalisation des objectifs de production de 3Mb/j en 2017 et, dans ce contexte, du lancement ou non des projets Yamal en Russie et Kaombo en Angola ; - Politique de distribution de 50 % du bénéfice, avec service d'acompte, le 19 décembre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Le FMI ne prévoit plus qu'une croissance de 3,1% de l'économie mondiale cette année, au lieu de 3,3% précédemment estimé, et de 3,8% en 2014, au lieu de 4%. Tenant compte de la modification de ces prévisions, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement abaissé ses propres estimations de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2013 et 2014. Pour cette année, l'AIE table sur une hausse de la demande de 895.000 barils, soit un total de 90,8 millions écoulés chaque jour, contre 930.000 barils auparavant prévus. Pour 2014, l'AIE continue d'anticiper une accélération de la demande, toutefois moins forte qu'attendue précédemment, sur la base d'une demande journalière supplémentaire de 1,1 million de barils (contre 1,2 million auparavant anticipés). La consommation des pays hors OCDE restera le moteur de la demande pétrolière mondiale, alors que celle des pays de l'OCDE continuera à décliner. FTB/ACT/