STMICROELECTRONICS affiche une perte nette au quatrième trimestre

28/01/2014 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - STMicroelectronics a essuyé une perte nette (part du groupe) de 36 millions de dollars, représentant 4 cents par action au quatrième trimestre, contre une perte de 428 millions de dollars (48 cents par action) un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du fabricant de semi-conducteurs est, lui, ressorti à 2,015 milliards de dollars, en repli de 6,8% sur un an, mais en hausse symbolique de 0,1% par rapport au troisième trimestre. Le groupe tablait sur des ventes stables en séquentiel. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un chiffre d'affaires de 2,03 milliards de dollars et un bénéfice net de 5,88 millions. La marge d'exploitation avant dépréciations et charges de restructuration est ressortie à 0,9% au quatrième trimestre, à comparer avec -6,5%, un an plus tôt. La marge brute s'est pour sa part élevée à 32,9%, à comparer avec 32,3% au quatrième trimestre 2012. A propos de ses perspectives, le fabricant de semi-conducteurs prévoit au premier trimestre une baisse du chiffre d'affaires d'environ 9,5% par rapport au quatrième trimestre 2013, à plus ou moins trois points et demi de pourcentage près. "Outre l'effet de saisonnalité incluant notamment les festivités du Nouvel An en Asie, le chiffre d'affaires du premier trimestre sera nécessairement impacté par le fait que les ventes de produits hérités de ST-Ericsson sont appelées à diminuer de plus de la moitié par rapport au quatrième trimestre 2013", a expliqué le PDG Carlo Bozotti. Ce dernier a ajouté que le groupe allait poursuivre son objectif d'atteindre une marge d'exploitation proche de 10% d'ici à la mi-2015, basé sur une combinaison de la croissance du chiffre d'affaires, l'amélioration de la marge brute et la réduction du montant net des dépenses vers la partie basse de sa fourchette cible de 600 à 650 millions de dollars. En octobre, l'entreprise avait décalé de 6 mois son objectif d'une marge d'exploitation d'environ 10%.

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Les points forts de la valeur

- Cinquième mondial et premier européen des semi-conducteurs destinés aux télécoms, aux produits de consommation électronique, à la robotisation ; - Leader mondial dans les microsystèmes électromécaniques (Mems) et dans les capteurs de mouvement pour tablettes et mobiles, un marché qu'il contrôle à 48 %, loin devant ses concurrents ; - L'une des entreprises les plus innovantes de son secteur, notamment dans les microcontrôleurs et l'électronique de puissance ; - Croissance portée par la demande chinoise et le développement des écrans tactiles et autres " netbooks " ; - Démantèlement de la co-entreprise ST-Ericsson dédiée à la téléphonie mobile, ce qui permettra, d'ici la fin 2013, la disparition d'un foyer de pertes après un débours de l'ordre de 300 à 350 MEUR ; - Déception à l'été en raison de pertes semestrielles supérieures aux anticipations ; - Situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Pression concurrentielle forte dans les circuits intégrés pour mobiles ; - Déséquilibre entre la division SPA (Automotive products), bénéficiaire et la division EPS (solutions embarquées) dont les pertes opérationnelles pèsent sur la rentabilité du groupe ; - Ralentissement de la demande, notamment dans les smartphones et les puces pour décodeurs numériques ; - Méfiance des investisseurs à l'égard des objectifs 2014 de hausse de 20 % des ventes et de la marge brute ; - Avertissement sur résultat 2013 lancé fin octobre ; - Rentabilité inférieure à celle des autres poids lourds du secteur en raison d'une structure de coûts fixes élevés, notamment en Europe.

Comment suivre la valeur

- Secteur très cyclique et fortement dépendant des secteurs automobile, informatique, industriel et grand public ; - Volatilité boursière en fonction des niveaux de stocks mondiaux de semi-conducteurs, des commentaires de Texas Instruments et des parités de change euro-dollar ; - Retombées de la réorganisation du groupe en deux divisions, SPA (Sense Power and Automotive, produits de détection et de puissance et composants pour l'automobile) et EPS (Embedded Processing Solutions ou solutions de traitement embarquées) qui vise à abaisser les charges d'exploitation dans les usines dès 2014 ; - Evolution du conflit entre ST-Ericsson et Samsung, qui pourrait déboucher sur un accord amiable ; - Retombées commerciales, à partir de 2014, des premiers produits FD-SOI de renforcement de puissance des circuits électriques, fabriqués en partenariat avec le Cea et Soïtec ; - Lancement, avec l'Etat français, d'une co-entreprise de production, à Cralles en France, de microprocesseurs destinés aux routeurs et smorphones, dans laquelle le groupe investira 1,3 MdEUR d'ici 2017 ; - Valeur non opéable, contrôlée à 27,5 % par ST Holding, société détenue à parité par les états italien et français.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Selon l'institut GfK, le marché français de l'électronique grand-public (électronique, informatique, photo et télécommunications) s'est replié de 6% à 15,8 milliards d'euros l'an passé. Les volumes se sont significativement contractés, en particulier pour les téléviseurs. Ce segment de marché, qui avait été porté par l'essor des écrans plats et la fin de l'analogique, a plongé de 23%, à 6,7 millions d'unités. Ce niveau est bien loin du pic atteint en 2010 (à 8,8 millions d'exemplaires). Cette baisse a été généralisée à toute l'Europe (à l'exception de l'Allemagne où les ventes de téléviseurs ont été stables l'an dernier). La taille moyenne d'un téléviseur a bondi de 60 cm il y a dix ans à 84 cm en 2012 (+5 cm par rapport à 2011). GfK souligne que l'offre se complexifie et que l'adoption des nouvelles technologies (telles que la télévision connectée ou les écrans Oled) se fait un peu plus lentement. Le recul du marché français de l'électronique grand-public devrait être limité à 1,6% cette année. FTB/ACT/