Analyse clôture AOF France / Europe - Prudence avant l'emploi américain

05/02/2014 - 17:46 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont fini à proximité de l'équilibre, pénalisés par des créations d'emploi légèrement inférieures aux attentes aux Etats-Unis dans le secteur privé. Une statistique de mauvais augure avant la publication des chiffres officiels vendredi. En Europe, les indices des directeurs d'achat ont confirmé la reprise économique en cours. A Paris, les investisseurs ont sanctionné les résultats et perspectives du groupe d'immobilier commercial Unibail-Rodamco. Le CAC 40 a clôturé en hausse symbolique de 0,01% à 4 111,79 points et le FTSE Eurotop 100 a gagné 0,08% à 2 564,41 points. En Suisse, Swatch Group a remis une nouvelle fois les pendules à l'heure. En dévoilant ce matin des résultats annuels solides et des perspectives encourageantes, le numéro un mondial de l'horlogerie a déjoué les prévisions pessimistes de certains experts qui croyaient déceler l'essoufflement du marché du luxe. En Bourse en tout cas, les investisseurs maintiennent leur confiance dans un groupe qui, publication après publication, prouve sa capacité à tirer son épingle du jeu dans un environnement peut-être un peu moins porteur, mais surtout plus volatil : l'action a bondi de 4,04% à 554 francs suisses. A Paris, Unibail-Rodamco (-2,2% à 175,85 euros) a accusé la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par des résultats annuels contrastés et des perspectives décevantes. Coté à la Bourse d'Amsterdam depuis la fusion entre Unibail et Rodamco en 2007, le numéro un français de l'immobilier commercial a réalisé en 2013 un résultat net récurrent (RNR) de 10,22 euros par action, en progression de 6,5%, contre un objectif initial de +5,5%, la hausse des loyers des centres commerciaux ayant compensé la contraction des revenus dans l'immobilier de bureaux. Les investisseurs ont en revanche accueilli favorablement la performance de Scor lors des renouvellements de contrats en dommage et responsabilité au 1er janvier. L'action du réassureur a en effet progressé de 2,11% à 24,47 euros, ressortant ainsi dans le haut du palmarès du SBF 120. Scor Global P&C, la branche dommage et responsabilité du groupe, a ainsi enregistré une augmentation du volume des primes brutes de 5% lors de ces renouvellements à 3,4 milliards d'euros après une hausse de 8 % (à taux de change constants) sur l'ensemble de 2013 à 4,85 milliards d'euros. Dans un environnement difficile, qui se traduit par une baisse des tarifs, Scor Global P&C a pour sa part enregistré une baisse de ses prix de seulement 0,2% en moyenne lors de ces renouvellements.

Les chiffres macroéconomiques

La croissance de l'activité dans le secteur privé de la zone euro a atteint un plus haut depuis juin 2011, a confirmé le bureau d'études Markit. L'indice Composite, qui prend en compte les secteurs des services et manufacturier, a progressé à 52,9 en janvier, contre 52,1 en décembre. Il avait cependant été annoncé à 53,2 en estimation initiale. Dans le détail, l'indice dans les services est passé de 51 en décembre à 51,6 en janvier. Il avait été annoncé à 56,9 en estimation flash. La contraction du secteur privé français s'est, elle, amoindrie en janvier, a annoncé le bureau d'études Markit. L'indice Composite, qui prend en compte les secteurs des services et manufacturier, s'est redressé à 48,9 (47,3 en décembre), un plus haut de 3 mois. Il avait été annoncé à 48,5 en première estimation. Dans le détail, l'indice des directeurs d'achat dans les services est passé de 47,8 en décembre à 48,9 en janvier, soit un plus haut de 3 mois. Il avait été annoncé à 48,6 en première estimation. Le consensus Reuters était lui aussi de 48,6. Le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières a de son côté diminué de 1,6% en décembre par rapport à novembre dans la zone euro et de 0,8% dans l'Union européenne, a annoncé Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient un recul de seulement 0,5% pour la zone euro. Aux Etats-Unis, l'économie américaine a créé 175 000 emplois dans le secteur privé le mois dernier, après 227 000 en décembre (chiffre révisé de 238 000), si l'on en croit les résultats de la dernière enquête ADP. Les économistes tablaient sur 180 000 créations en janvier. L'indice PMI Markit des services s'est pour sa part établi à 56,7 aux Etats-Unis en janvier, après 56,6 en première estimation et 55,7 le mois précédent. Enfin, l'indice des directeurs d'achat pour les services mesuré par l'institut d'études ISM s'est élevé à 54 aux Etats-Unis le mois dernier, après 53 en décembre. Les économistes sondés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre de 53,7. Cet indicateur est ressorti pour le quarante-neuvième mois consécutif au-dessus de la barre de 50 qui sépare expansion et contraction de l'activité. A la clôture, l'euro est en légère hausse face au dollar à 1,3536.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board. Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants. FTB/MAF/5