BNP PARIBAS : les résultats du quatrième trimestre pénalisés par une provision de 1,1 milliard de dollars

13/02/2014 - 08:21 - Option Finance

(AOF) - Les comptes de BNP Paribas au quatrième trimestre ont été pénalisés par une provision inattendue de 1,1 milliard de dollars (798 millions d'euros) relative à la revue rétrospective des paiements en dollar américain concernant des pays soumis aux sanctions économiques des Etats-Unis. Son résultat net part du groupe a ainsi chuté de 75,5% à 127 millions d'euros. En revanche, son produit net bancaire a progressé de 1,8% à 9,563 milliards d'euros. Concernant sa solidité financière, BNP Paribas a terminé l'année avec un ratio de fonds propres durs de 10,3%. Le ratio de levier s'est établi à 3,7%, au-delà du seuil réglementaire de 3% applicable à compter du 1er janvier 2018. BNP Paribas précise que la revue des paiements en dollar américain a recensé un volume significatif d'opérations qui pourraient être considérées comme non autorisées au regard des lois et des règles des Etats-Unis. La banque ajoute qu'il n'y pas eu de discussions avec les autorités des États-Unis au sujet du montant d'une quelconque amende ou pénalité et les autorités des États-Unis n'ont pas approuvé et ne se sont pas prononcées sur le caractère adéquat ou raisonnable de cette provision. Le Conseil d'administration proposera à l'Assemblée Générale des actionnaires de verser un dividende de 1,50 euro par action payable en numéraire, stable par rapport à l'année dernière, soit un taux de distribution de 40,8%. Enfin, la banque a présenté les grandes lignes de son plan de développement 2014-2016. Confirmant son business model de banque universelle qui a démontré sa résilience durant la crise et constitue un atout certain dans le nouvel environnement, elle définit cinq grands axes stratégiques pour 2016 : le renforcement de la proximité avec les clients, la simplification de l'organisation et des modes de fonctionnement, la poursuite de l'amélioration de l'efficacité opérationnelle, l'adaptation de certains métiers à leur environnement économique et réglementaire et la mise en oeuvre de développements géographiques et par métiers en s'appuyant sur les savoir-faire du groupe. L'objectif est ainsi d'atteindre une rentabilité des fonds propres d'au moins 10% en 2016 et une croissance annuelle à deux chiffres du résultat net par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 %, banque d'investissement (21 %) et gestion d'actifs (16 %) ; - Avancée rapide du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2 MdsEUR de réduction des coûts d'ici 2015 ; - Renforcement à 100 % dans le capital de la banque belge Fortis par rachat des 25 % détenus par l'Etat belge ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,8 %, contre 9 % exigé par Bâle 3, et un ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) de 3,8 %, au-delà des 3 % requis par Bâle 3.

Les points faibles de la valeur

- Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise ; - Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, selon les soubresauts de la crise de la dette souveraine et des banques dans la zone euro ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Incertitudes sur la remontée du dividende ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Tenue ou non de l'engagement du gouvernement de transférer 20 MdsEUR de la collecte du livret A vers les banques d'ici la fin 2013 ; - Acquisition ou non de la 11ème banque polonaise BGZ, pour un montant évalué à 1 MdEUR ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 ", en deux phases. La première vise à simplifier les structures du groupe pour économiser les coûts ; la seconde à accroître les positions en Asie-Pacifique et en Allemagne, marché cible attaqué par la banque digitale Hello Bank !, ainsi qu'à relancer la gestion d'actifs ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/