PERNOD RICARD abaisse son objectif de résultat opérationnel et annonce un plan d'économies

13/02/2014 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a réduit sa prévision de bénéfice opérationnel courant pour l'exercice 2013-2014 compte tenu de la faiblesse de la demande en Chine. Pierre Pringuet, PDG du numéro deux mondial des vins et spiritueux, anticipe une situation difficile dans ce pays pour l'ensemble de l'exercice, clos fin juin. Pernod Ricard vise désormais une croissance interne du résultat opérationnel courant comprise entre 1% et 3% contre de 4% à 5% auparavant. Pierre Pringuet a annoncé également le lancement d'Allegro, un projet visant à poursuivre l'amélioration de l'efficacité opérationnelle du groupe. D'un point de vue financier, ce projet génèrera des économies récurrentes de 150 millions d'euros à horizon 3 ans. Elles seront partiellement réinvesties derrière le développement des marques. Au premier semestre, clos fin décembre, le résultat net courant part du groupe est en baisse de 2% à 828 millions d'euros. Hors effet de devises, il est en croissance de 6%. Le taux de marge opérationnelle s'est, lui, amélioré de 34 points de base grâce à la stricte maîtrise des moyens. En conséquence, le résultat opérationnel courant est en croissance interne de 2% à 1,359 milliard d'euros. Comme annoncé, l'effet devises très défavorable (-112 millions d'euros sur le résultat opérationnel courant à fin décembre) impacte la croissance faciale du résultat opérationnel courant : -7%. Le chiffre d'affaires s'est pour sa part élevé à 4,57 milliards d'euros, également en repli de 7%. L'activité est essentiellement impactée par un marché, la Chine : -18%. Hors effets devises et périmètre, les ventes sont quasi-stables.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader mondial avec Diageo des vins et spiritueux après les acquisitions de Seagram en 2001, d'Allied Domecq en 2005 et d'Absolut en 2008, à l'activité équilibrée entre l'Europe (33 % des ventes), les 2 Amérique (27 %) et l'Asie-reste du monde (40 %) ; - Montée en puissance des émergents où la rentabilité opérationnelle est supérieure à celle des pays matures ; - Stratégie de montée en gamme appelée " premiumisation " : leader dans la catégorie des " super " et " ultra-premium " avec 14 marques stratégiques dont Ricard, Chivas Regal, Martel, Mumm ou Absolut ; - Segment peu dépendant de la consommation des ménages, plébiscité en Asie, notamment le cognac Martell, et montant en puissance dans les pays matures ; - Fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) donnant une visibilité à la hausse des bénéfices ; - Réseau de distribution du groupe en développement continu ; - Structure financière relevée à " positive " par Moody's.

Les points faibles de la valeur

- Risque d'image lié à l'alcool, dont la consommation augmente chez les jeunes ; - Sensibilité à l'économie chinoise, deuxième marché du groupe, derrière les Etats-Unis ; - Erosion des ventes en France, troisième marché du groupe, avec 8 % des ventes, affectées par la hausse des taxes, ainsi qu'en Asie, notamment en Corée et en Chine ; - Caractère spéculatif limité en raison de l'actionnariat familial, la société Paul Ricard détenant 13,1 % du capital ; - Valeur chère et rendement très faible.

Comment suivre la valeur

- Forte saisonnalité : deux tiers de l'activité réalisés au premier semestre (juillet-décembre), un quart en décembre ; - Sensibilité boursière aux prévisions et commentaires de son concurrent Diageo ; - Remontée des investissements et de la stratégie d'implantation en Afrique, futur relais de croissance des économies émergentes ; - Poursuite de la progression des ventes de whiskies indiens ; - Eventuelle acquisition du producteur de tequila Jose Cuervo, évalué autour de 2 MdsEUR ; - Réalisation de l'objectif pour l'exercice en cours d'une hausse de 4 à 5 % du bénéfice courant ; - Clôture des comptes au 30 juin avec assemblée générale en novembre ; - Capital éclaté mais non opéable, la famille fondatrice détenant 13,1 % des titres et assurant la direction du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/