RENAULT vise un chiffre d'affaires de 50 milliards d'euros en 2017

13/02/2014 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Renault a enregistré en 2013 un résultat net part du groupe en baisse de 66,5% à 586 millions d'euros. Les comptes du constructeur automobile ont été pénalisés par une provision de 514 millions d'euros permettant de couvrir la totalité de l'exposition du groupe en Iran (déjà enregistrée au premier semestre), d'une charge de 488 millions d'euros correspondant à des provisions et dépréciations d'actifs, et de 423 millions d'euros de charges de restructuration, du fait notamment de l'accord de compétitivité signé en France. La marge opérationnelle du groupe s'est élevée à 1,242 milliard d'euros, contre 782 millions d'euros en 2012, et a représenté 3 % du chiffre d'affaires (1,9 % en 2012). La marge opérationnelle de l'Automobile est, elle, en hausse de 461 millions d'euros à 495 millions d'euros et a atteint 1,3 % du chiffre d'affaires. " En dépit d'un effet de change négatif, le résultat a bénéficié de la politique de prix et de maîtrise des coûts ", a précisé Renault. Le free cash-flow opérationnel de l'Automobile est positif de 827 millions d'euros, après prise en compte d'une variation positive du besoin en fonds de roulement de 790 millions d'euros sur la période. Le chiffre d'affaires s'est établi à 40,932 millions d'euros, en hausse de 0,5 %. La contribution de l'Automobile au chiffre d'affaires a atteint 38,775 milliards d'euros, en hausse de 0,4 % grâce à la hausse des immatriculations et en dépit d'un fort effet négatif des devises. Un dividende de 1,72 euro par action, stable par rapport à l'année 2013, sera soumis à l'approbation de la prochaine Assemblée générale des actionnaires. Au sujet de ses perspectives pour 2014, Renault anticipe une stabilisation des marchés européens. Dans le même temps, la croissance des marchés dans les pays émergents, toujours soutenue par la Chine, devient plus incertaine sur le court terme. Dans ce contexte, le constructeur automobile vise à augmenter les immatriculations et le chiffre d'affaires du groupe (à taux de change constants), à améliorer la marge opérationnelle en valeur du groupe et de l'Automobile, à générer un free cash-flow opérationnel de l'Automobile positif. Renault précise qu'il a dépassé son objectif 2011-2013 avec 2,5 milliards d'euros de free cash-low cumulé. Le groupe se fixe à l'issue du plan " Drive the change " des objectifs " ambitieux et réalistes " mesurés en 2017. Le constructeur automobile cible un chiffre d'affaires de 50 milliards d'euros et une marge opérationnelle supérieure à 5% du chiffre d'affaires avec un free cash-flow positif chaque année. La prévision de ventes est basée sur les hypothèses de taux de change du consensus bancaire début 2014. " La stratégie définie dans la première étape de notre plan Drive the Change a porté ses fruits. Grâce à ces acquis, le groupe Renault dispose de toutes les ressources nécessaires pour déployer une seconde phase ambitieuse et réaliste ", a déclaré Carlos Ghosn, Président-directeur général de Renault.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième constructeur automobile mondial menant une stratégie de mondialisation après les acquisitions du japonais Nissan, du roumain Dacia et du coréen Samsung Motors ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à prix d'entrée très bas, avec la gamme Entry de Dacia, et sur le gain de parts de marché hors d'Europe (50 % des ventes en Inde, en Chine, au Japon, au Brésil...); - Momentum " produits " à nouveau favorable avec plusieurs lancements : Clio IV fin 2012, renouvellement de toute la gamme Entry à partir de fin 2012, renouvellement des segments C et D à partir de 2013 ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Entrée en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz (25 % à mi-2013) qui contrôle 40 % de son marché; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe où les ventes d'automobiles s'effondrent ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures ; - Interrogations sur l'avenir de la position de 20 % dans le capital de Volvo, et décote implicite appliquée à la participation de 43 % dans Nissan ; - Avertissement sur résultat 2013 et 2014 de la filiale Nissan, ce qui impactera la rentabilité du groupe ; - Effondrement du bénéfice semestriel dû à des provisions sur l'arrêt des activités d'assemblage en Iran et sur la faillite du partenaire israëlien dans le véhicule électrique Better Place ; - Nouveau refus des autorités chinoises à une implantation industrielle de Renault dans le pays (sa filiale Nissan y est présente depuis 2003) ; - Image de la direction ternie par le manque de transparence sur la rémunération du président.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " de moins en moins européen ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Montée en puissance des nouveaux modèles Clio, Captur, Sandero, Zoe et Duster, le 4x4 le plus vendu par le constructeur ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " toute électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Evolution de l'accord industriel avec Mitsubishi Motors signé en novembre 2013 ; - Réalisation des objectifs 2013 de hausse des ventes mondiales (hors retraitement de l'Iran), d'un baisse du niveau des stocks et d'une marge opérationnelle positive dans la branche automobile ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (15,01 %), devant la filiale Nissan (participation croisée de 15 %, Renault détenant 43,4 % de Nissan) puis l'allemand Daimler (3,1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'agence de notation Moody's est optimiste pour le marché automobile mondial. Elle prévoit une croissance de 4,8% des ventes automobiles mondiales en 2014 grâce à une demande chinoise plus forte que prévue. Elle a également réévalué dernièrement ses prévisions de croissance pour 2013 à 3,2%. L'agence continue d'anticiper une baisse des ventes de 5% des véhicules particuliers en Europe cette année. Elles devraient ensuite bénéficier d'un rebond de 3% en 2014. Moody's estime qu'en Europe occidentale, la faible demande et la surcapacité vont continuer de peser sur les marges des constructeurs français, Renault et PSA, et de l'italien Fiat. Les constructeurs américains devraient être mieux lotis. Ils devraient conserver leurs marges dans les douze à dix-huit prochains mois. Néanmoins une concurrence accrue et le ralentissement de la croissance américaine pourraient peser sur leur rentabilité. FTB/ACT/