VEOLIA ENVIRONNEMENT : le PDG sur la sellette ?

14/02/2014 - 10:59 - Option Finance

(AOF) - D'après nos confrères du Point, les jours d'Antoine Frérot à la tête de Veolia Environnement pourraient être comptés. Haut fonctionnaire du ministère de l'Economie, actuellement directeur général de l'Agence des participations de l'Etat, David Azema pourrait lui succéder en qualité de PDG du numéro un mondial du traitement des déchets, considérant l'hostilité du groupe familial Dassault, détenteur d'une participation de l'ordre de 6%, à l'endroit de l'actuel dirigeant. Le mandat actuel d'Antoine Frérot arrive à échéance lors de la prochaine assemblée générale du groupe, qui se réunira le 24 avril prochain. "Matignon, agacé par l'intransigeance du PDG dans l'épineux dossier du sauvetage de la compagnie de ferry SNCM, pourrait laisser faire", croit savoir l'hebdomadaire.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des services à l'environnement -eau pour 44 % du chiffre d'affaires estimé 2013, propreté pour 33 % et énergie pour 21 % ; - Présence forte à l'international, amenée à croître à 66 % après intégration de Dalkia International; - 3 grands moteurs de croissance : urbanisation, gestion de la rareté des ressources, renforcement des réglementations ; - Métiers (et contrats) de long terme assurant une récurrence du chiffre d'affaires ; - Fort potentiel de développement du modèle de gestion déléguée dans le monde (moins coûteux pour les clients que celui de la régie) ; - Relèvement du plan d'économies à 750 MEUR, contre 470 MEUR d'ici fin 2015 ; - Premières réussites dans le désendettement du groupe, ramené à moins de 10 MdsEUR fin septembre 2013.

Les points faibles de la valeur

- Cyclicité d'une partie des activités mise en évidence par la crise (baisse des tarifs en Allemagne, renégociation des contrats en France, fin du contrat d'Indianapolis...) ; - Contexte économique peu porteur sur le court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ; - Secteur des " utilities " à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, sur la capacité à générer des cash flows suffisants, et sur les conséquences règlementaires de l'accident nucléaire au Japon ; - Endettement encore élevé et création de cash-flow insuffisante malgré les cessions d'actifs (eau régulée au Royaume-Uni, déchets solides aux Etats-Unis... soit 6 MdsEUR sur 2012-2013) et l'émission d'emprunts perpétuels ; - Fort repli du bénéfice net semestriel 2013 ; - Remise en cause du statut de valeur de rendement, malgré l'engagement de verser un dividende inchangé de 0,7 EUR par titre sur deux ans.

Comment suivre la valeur

- Valeur de restructuration (longtemps perçue comme une valeur défensive et de croissance) ; - Réussite et coût social, encore non chiffré, du plan de restructuration ambitieux annoncé en mai 2013 : réorganisation du groupe par pays et non plus par divisions -eau, déchets, énergie-, mutualisation des fonctions supports - achats, marketing et systèmes d'information, et recentrage de l'activité ; - Renouvellement des contrats de concessions d'eau en France, où Veolia dégagerait une rentabilité double de celle de Suez et où les municipalités sont de plus en plus vigilantes ; - Finalisation, mi-2014, de la fin de la co-entreprise Delkia dans les services à l'énergie, le groupe reprenant les activités internationales, EDF celles en France ; - Montée en puissance des activités avec les clients industriels (à 50 % du chiffre d'affaires, contre 35 % aujourd'hui), au détriment des clients municipaux ; - Renforcement de l'activité dans les zones à forte croissance, avec un objectif de 50 % mais non daté ; - Retrait progressif du capital de Veolia Transdev (Transport) au profit de la Caisse des Dépôts qui risque d'être bloqué par le dossier SNCM (transport maritime avec la Corse) ; - Réalisation des objectifs 2013 d'un endettement financier ramené à 8-9 MdsEUR et, à partir de 2014, d'un retour à la croissance organique de chiffre d'affaires, de 3 % l'an, d'une hausse de la capacité de financement supérieure à 5 % ; - Capital ouvert mais valeur non " opéable ", le premier actionnaire étant la Caisse des Dépôts (9,3 % du capital).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/