M6 : net recul du résultat net dû aux éléments exceptionnels

18/02/2014 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - Le groupe M6 a publié mardi après la clôture un résultat net en recul de 20,1% à 112,1 millions d'euros au titre de son exercice annuel 2013. Le résultat opérationnel courant a dans le même temps cédé 5,6% à 206,2 millions d'euros. Enfin, le chiffre d'affaires du groupe de médias a terminé l'année en repli de 0,3% à 1,383 milliard d'euros. Le groupe a invoqué des éléments exceptionnels tels que des investissements dans la chaîne 6Ter ou la plate-forme 6play. Il déplore aussi une évolution défavorable de la fiscalité. La marge opérationnelle courante met en lumière ce recul de la rentabilité et ressort à 14,9% du chiffre d'affaires, contre 15,8% un an plus tôt. En termes de parts de marché publicitaire, le groupe M6 dit avoir renforcé ses positions sur le marché de la télévision malgré une conjoncture difficile. Il rappelle le recentrage de son pôle de vente Ventadis sur le télé-achat, après la cession de Mistergooddeal.com, qui a entraîné une perte exceptionnelle de 14,7 millions d'euros. Au 31 décembre 2013, les capitaux propres du Groupe s'élevaient à 572 millions d'euros avec une situation de trésorerie nette consolidée positive de 292,6 millions, contre 317,5 millions d'euros au 31 décembre 2012, et après versement en 2013 d'un dividende de 231,9 millions d'euros. Le groupe entend proposer le 5 mai prochain à l'assemblée générale mixte la distribution d'un dividende de 0,85 euro, stable sur un an.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe télévisuel présent dans la télévision hertzienne, dont les revenus sont équitablement répartis entre M6 (3ème chaîne française et 2ème aux heures de grande écoute) et la diversification dans les chaînes thématiques et les droits audiovisuels ; - Gains réguliers de parts de marché (14 % à fin 2013) grâce à une politique volontariste d'investissements ; - Croissance soutenue par la montée en puissance des chaînes thématiques et le renforcement dans la TNT (W9, Paris Première, TF6, 6Ter...) à laquelle sont consacrés prioritairement les investissements ; - Capacités de réaction à la baisse du marché publicitaire via les diversifications qui contribuent à 41 % du chiffre d'affaires ; - Strict contrôle du coût des programmes ; - Structure financière saine permettant une distribution généreuse aux actionnaires.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, qui se traduit par deux années consécutives de baisse du chiffre d'affaires ; - Relance de la fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite ; - Absence à l'international.

Comment suivre la valeur ?

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Tendance donnée par les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) ; - Univers audiovisuel en profonde mutation : poids croissant d'Internet, fragmentation des audiences avec la TNT, montée en puissance de la VOD (vidéo à la demande), de la TV connectée et entrée de nouveaux acteurs -Apple TV et Google TV ; - Dossier du lancement d'une chaîne de télé-achat, refusée en 2012 par les autorités de tutelle, et transfert de la chaîne Paris Première sur les canaux gratuits ; - Optimisation de la trésorerie nette par une opération de croissance externe, pour l'instant contrecarrée par la rareté des cibles ; - Conditions de la cession du site d'e-commerce Mistergooddeal à Darty ; - Retour des investissements dans la chaîne 6ter et confirmation du succès du site 6play lancé en novembre 2013 ; - Filiale de RTL Group (48,4 % du capital, 34 % des droits de vote) non opéable, l'Etat français limitant à 49 % la part maximale pouvant être détenue par un seul actionnaire.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/