LAFARGE : résultats trimestriels et annuels en repli, pénalisés par les effets de change

19/02/2014 - 08:44 - Option Finance

(AOF) - Au quatrième trimestre 2013, les résultats de Lafarge sont ressortis en baisse sur un an. Le résultat d'exploitation courant a ainsi abandonné 10% à 529 millions d'euros. L'Ebitda a cédé 6% à 793 millions d'euros et le chiffre d'affaires du cimentier a, lui, cédé 2% à 3,714 milliards d'euros. Lafarge a invoqué de nouveaux effets défavorables de change. Cependant, à base comparable, ces trois agrégats ont crû respectivement de 20%, 14% et 5%. Le résultat net part du groupe trimestriel a en outre bondi de 83 millions d'euros à fin décembre 2012, à 213 millions d'euros à fin décembre 2013. Le consensus Reuters tablait sur un Ebitda trimestriel supérieur, à 853 millions d'euros, et sur un chiffre d'affaires en ligne, à 3,7 milliards. Globalement, le groupe s'est réjoui de la poursuite de l'amélioration de la tendance amorcée au trimestre précédent, et semble confiant dans le redressement du secteur des matériaux de construction aux Etats-Unis, ainsi que dans sa stabilisation en Europe. Dans les pays émergents, les besoins du secteur de la construction restant très importants, ces marchés devraient rester d'importants leviers de croissance pour Lafarge. Sur l'ensemble de l'exercice 2013, le résultat net part du groupe a très fortement augmenté, de 65%, à 601 millions d'euros, soit 2,09 euros par action. Le résultat d'exploitation courant a reculé de 1% (+3% à base comparable) à 2,075 milliards d'euros, l'Ebitda a cédé 9% (+2% à base comparable) à 3,102 milliards et les ventes ont abandonné 4% (+2% à base comparable) à 15,198 milliards d'euros. Le groupe dit avoir réduit d'un milliard d'euros sa dette nette sur l'année 2013 pour atteindre 10,3 milliards à fin décembre. Il estime être en mesure de la réduire en dessous de 9 milliards d'euros en 2014. En termes de perspectives, il dit attendre une hausse de 2 à 5% de la demande de ciment sur ses marchés en 2014. Il entend par ailleurs générer 600 millions d'euros Ebitda additionnel en 2014 grâce à ses actions de réduction de coûts et d'innovation (plus de 400 millions d'euros et plus de 200 millions d'euros respectivement). Au-delà, sur 2015 et 2016, ces mesures devraient générer un Ebitda additionnel de 1,1 milliard d'euros, dont 600 millions d'euros de réduction des coûts et 500 millions d'euros grâce à l'innovation. Cela représente un objectif d'au moins 550 millions d'euros par an.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : 58 % des ventes dans les pays émergents (sans qu'aucun ne pèse plus de 5 % du chiffre d'affaires global) , derrière l'Europe de l'ouest et l'Amérique du nord (21 % chacune) ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Poursuite du désendettement après la sortie totale de l'activité plâtre en 2013 et de la cession de plusieurs actifs, en 2012 et 2013, au Royaume-Uni, en Ukraine et, dans les granulats, aux Etats-Unis.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe de l'ouest et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient où le groupe est leader ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Limitation des investissements de capacité risquant d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement, Moody's ayant ramené de stable à négative la perspective de la note de crédit long terme.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Sensibilité à la cherté de l'euro par rapport au réal brésilien, à la roupie indienne et au dollar canadien et au rand sud-africain ; - Capacité à accroître les prix de vente, l'une des priorités du groupe ; - Evolution de la situation en Egypte (3 % des ventes) où la capacité de production était encore intacte en août 2013 ; - Réalisation du plan Innovation, de hausse de l'EBITDA et de désendettement à moins de 10 milliards d'euros d'ici fin 2013 ; - Avancée du nouveau plan stratégique visant à obtenir en 2015-2016 1,5 MdEUR de bénéfice opérationnel courant additionnel par des réductions de coût (600 MEUR) et des efforts d'innovation (500 MEUR) ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le marché des matériaux de construction paraît s'être redressé en juin, selon les données de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). Sur un mois, les livraisons de granulats ont progressé de près de 1%. Quant au béton prêt à l'emploi (BPE), en juin sa production a augmenté de 1,5% par rapport à mai. L'Unicem estime qu'après une activité malmenée en hiver et au printemps par une succession d'intempéries, les livraisons se sont rattrapées : au final, la contraction d'activité a été relativement contenue pour le béton et les granulats. De plus, l'Indicateur matériaux fait état d'un redressement assez sensible entre le premier et le deuxième trimestres. Le repli de l'activité du marché des matériaux tournerait ainsi autour de 2,5% sur un an entre les deux mois d'avril et mai, contre une chute de plus de 6% au premier trimestre 2013. Toutefois, le secteur n'est pas homogène et certains matériaux, comme les tuiles, briques, ciment et les produits béton, subissent toujours des baisses d'activité aux environs de 5%. FTB/ACT/