Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 en hausse après les publications annuelles

19/02/2014 - 17:54 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont terminé proches de l'équilibre ce mardi, en l'absence de tendance nette. Seul indicateur européen, le chômage britannique en hausse, à 7,2% en moyenne sur les trois derniers mois de 2013. Le FTSE 100 a pourtant fini à l'équilibre. Les autres indices ont évolué au gré des publications d'entreprises, globalement positives à Paris à l'image de Crédit Agricole, Lafarge ou M6. A la clôture, le CAC 40 a ainsi gagné 0,24% à 4 341,1 points tandis que le Footsie Eurotop 100 terminait parfaitement stable à 2 698,97 points. Extraordinairement longues et âpres, les négociations entre BAE Systems (-0,13% à 4 370,25 pence) et l'Arabie Saoudite ont abouti. Les autorités du royaume ont en effet signé le contrat dit "Salam", annoncé en... 2007 et qui porte sur la fourniture de 72 chasseurs Eurofighter, ce qui représente un investissement de 4,43 milliards de livres de l'époque. Un vrai soulagement pour le groupe de défense britannique. La prolongation des discussions entre les deux parties l'avait en effet conduit à revoir ses prévisions pour les deux derniers exercices. Dans l'air depuis de longs mois, l'accord entre Peugeot et son partenaire chinois Dongfeng a été officialisé ce matin en marge de la présentation des résultats annuels du numéro un français de l'automobile, dont le titre a abandonné 1,52% à 12,31 euros après avoir débuté la séance en hausse. L'opération, qui devrait intervenir au deuxième trimestre, scelle la perte de contrôle prochaine de la famille Peugeot, dont la participation sera ramenée de 25,5% à 14%, autant que Dongfeng et l'Etat français. Enfin, TF1 a gagné 0,94% à 14,02 euros malgré la publication de perspectives décevantes et d'un chiffre d'affaires annuel inférieur à ses objectifs. Le groupe de médias a publié un résultat net part du groupe 2013 en petite hausse de 0,7% à 137 millions d'euros. Le résultat opérationnel a grimpé de 6%, mais le résultat opérationnel courant a abandonné 13,6% à 223,1 millions d'euros. Enfin, le chiffre d'affaires a cédé 5,7% à 2,47 milliards d'euros en raison du contexte publicitaire difficile et d'une importante pression concurrentielle, argue TF1.

Les chiffres macroéconomiques

Les prix à la production ont augmenté de 0,2% en janvier, après une hausse de 0,1% en décembre. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une progression de 0,1%. Hors produits alimentaires et énergie, qui sont des composantes volatiles, les prix ont grimpé de 0,2%, en ligne avec le consensus. 888 000 mises en chantier ont été enregistrées en rythme annualisé en janvier, contre 1 050 000 (chiffre révisé de 999 000) le mois précédent et un consensus Reuters de 950 000. Le nombre de permis de construire est, lui, ressorti à 937 000 unités en rythme annualisé, à comparer avec 1 048 000 en décembre (chiffre révisé de 986 000). Le consensus tablait sur 980 000. Le compte-rendu du dernier comité de politique monétaire de la Fed sera, lui, publié à 20 heures. A 17h30, l'euro gagne 0,02% à 1,3762 dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot et Citroën, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine, au Brésil et en Russie ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Accélération des ventes en Chine, première destination commerciale en 2014, où près d'1 million de voitures seront assemblées en 2015 après le démarrage d'une 3ème usine puis 4ème usine sur place ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, avec un recul des ventes de 5 % en 2013 ; - Dépréciation des actifs automobiles de 4,7 milliards d'euros début 2013 qui reflète la succession d'erreurs stratégiques des dernières années : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme, forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Risques d'exécution du plan de redressement (plus de 11 000 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014) en raison d'une structure de coûts encore élevée, et du caractère " politique " du dossier, l'Etat ayant apporté sa garantie à la banque PSA Finance, jusqu'en 2015, avec l'accord de la Commission européenne ; - Alliance insuffisante avec General Motors, d'un point de vue industriel (risque de révision en baisse des synergies attendues) et actionnarial (trop limitée mais pouvant inciter les autres partenaires BMW et Mitsubishi à déliter leurs liens) ; - Situation financière très tendue, qui nécessite une augmentation de capital de l'ordre de 3 MdsEUR, attendue pour le début 2014, dilutive pour la part des actionnaires ;

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et de la consommation des ménages européens ; - Interrogations sur le succès du crossover urbain 208 et de la 301, d'une part, du plan de restructuration d'autre part ; - Elargissement à la Russie ou l'Amérique latine de l'alliance avec GM, pour l'heure limitée à l'Europe et dont les synergies attendues, de 2 milliards d'euros à terme, ne seront effectives qu'à partir de 2014 ; - Manque de lisibilité sur la stratégie du groupe malgré la réduction de moitié des pertes au premier semestre 2013 ; -Interrogations sur les modalités de l'augmentation de capital et de la part éventuellement réservée à l'Etat et/ou au chinois Dongfeng ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot (30,3 % du capital et 45,1 % des droits de vote) ainsi que sur la direction opérationnelle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'agence de notation Moody's est optimiste pour le marché automobile mondial. Elle prévoit une croissance de 4,8% des ventes automobiles mondiales en 2014 grâce à une demande chinoise plus forte que prévue. Elle a également réévalué dernièrement ses prévisions de croissance pour 2013 à 3,2%. L'agence continue d'anticiper une baisse des ventes de 5% des véhicules particuliers en Europe cette année. Elles devraient ensuite bénéficier d'un rebond de 3% en 2014. Moody's estime qu'en Europe occidentale, la faible demande et la surcapacité vont continuer de peser sur les marges des constructeurs français, Renault et PSA, et de l'italien Fiat. Les constructeurs américains devraient être mieux lotis. Ils devraient conserver leurs marges dans les douze à dix-huit prochains mois. Néanmoins une concurrence accrue et le ralentissement de la croissance américaine pourraient peser sur leur rentabilité. FTB/MAF/5