CAPGEMINI : exercice contrasté, mais perspectives encourageantes

20/02/2014 - 09:17 - Option Finance

(AOF) - Le résultat net de Capgemini a progressé de 25,2% à 442 millions d'euros l'an passé. La marge nette a ainsi progressé d'un point de pourcentage sur la période, passant de 3,4% du chiffre d'affaires à fin 2012 à 4,4% à fin 2013. Le résultat d'exploitation a, lui, grimpé de près de 19% à 720 millions d'euros. En revanche, le chiffre d'affaires de la SSII a abandonné 1,7% à 10,092 milliards d'euros. Le groupe dit avoir connu l'an passé une amélioration séquentielle de son activité au cours des quatre trimestres. La croissance organique a même culminé à 3,9% sur les trois derniers mois de l'année. Capgemini a précisé que les prises de commandes du groupe se sont élevées à 9,651 milliards d'euros sur l'exercice 2013, en légère baisse par rapport à l'année précédente. Le Conseil d'Administration proposera à la prochaine Assemblée Générale Ordinaire le versement d'un dividende de 1,1 euro par action cette année, comparé à 1 euro en 2013. Cela représente une distribution égale à 40% du résultat net part du groupe. En termes de perspectives, Capgemini dit attendre une croissance organique de ses ventes comprise entre 2 et 4% en 2014, avec un taux de marge opérationnelle compris entre 8,8 et 9%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen des services informatiques - intégration de systèmes (40 %), infogérance (41 %), services de proximité sous la marque Sogeti (15 %) et conseil (4 %) ; - Diminution rapide du poids de l'Europe dans l'activité (dont France pour 21 %, le Royaume-Uni-Irlande pour 20 % et le Benelux pour 10,5 %) au profit de l'Amérique du nord (21 %) et des pays émergents (11 %) ; - Recentrage sur des activités à forte marge et à forte croissance : cloud (stockage de données hors de l'entreprise), big data (collecte des données sur les réseaux sociaux), mobilité et réseaux sociaux ; - Croissance continue dans l'offshore (offre de prestations à moindre coût à partir de l'Inde, Pologne, Chine, Afrique du nord et Amérique du sud) ; - Bonne visibilité avec un carnet de commandes légèrement supérieur au chiffre d'affaires ; - Gestion historiquement prudente du bilan et situation financière solide permettant des acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Environnement sectoriel déflationniste et fortement concurrentiel ; - Sensibilité à la cherté de l'euro par rapport à la livre sterling, au dollar et au real brésilien ; - Présence dans les pays émergents encore inférieure à celle de ses concurrents et insuffisante en Asie-Pacifique (moins de 5 % des ventes) ; - Recul de l'activité de conseil en milieu de 2013 ; - Disparités de la marge opérationnelle selon les zones géographiques : 12,3 % pour l'Amérique du nord, 8,2 % pour le Benelux, 8,1 % pour le Royaume-Uni et l'Irlande, 7,2 % pour la France et 2,6 % pour les émergents Asie-Pacifique et Amérique latine.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du chiffre d'affaires aux investissements informatiques des entreprises d'une part, aux effectifs et au niveau d'intercontrats d'autre part ; - Volatilité boursière en liaison avec les annonces de ses concurrents, notamment l'américain Accenture ; - Montée en puissance des solutions propriétaires, qui ne pèsent que 3 % de l'activité aujourd'hui ; - Intégration de Euriware en cours d'acquisition auprès d'Areva ; - Evolution du plan d'actions visant une croissance à deux chiffres des marges en 2015 avec, pour 2013, un objectif de croissance organique de 1,2 % et une marge opérationnelle de 8,2 % ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une hausse de la marge opérationnelle et d'une génération de 800 MEUR de flux de trésorerie ; - Valeur opéable, avec un capital éclaté où les administrateurs et salariés détiennent 9,8 % du capital, d'où des rumeurs récurrentes d'intérêt d'un acteur étranger (indien ou américain notamment) souhaitant s'implanter en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

L'Europe est le deuxième marché de services informatiques, après l'Amérique du Nord. En France, troisième marché européen après le Royaume-Uni et l'Allemagne, les acteurs attirent les convoitises. Ainsi la SSII française Alti vient d'être reprise par le groupe indien Tata Consultancy Services (TCS), qui souhaite renforcer sa présence sur le Vieux Continent. En déboursant 75 millions d'euros, TCS réalise la plus grosse acquisition de son histoire en Europe. Grâce à cette opération, il multiplie par six ses effectifs en France, avec 1.200 personnes, et il intègre le top 30 des SSII sur notre territoire. La vague des acquisitions sur le marché français a été également soulignée par la reprise en juin dernier de GFI par Infofin, le concert formé par trois sociétés (Apax Partners, Altamir et Boussard & Gavaudan). FTB/ACT/