AXA : nette progression des résultats en 2013 et nouvel objectif de réduction de l'endettement

21/02/2014 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - AXA a dévoilé un résultat net 2013 de 4,48 milliards d'euros, en hausse de 10% (+14% à taux de change constant). Le résultat opérationnel de l'assureur a, lui, augmenté de 14% à 4,73 milliards d'euros, grâce à la forte croissance dans toutes les lignes d'activités. Il a même progressé de 18% à taux de change constant. Le ratio combiné, une mesure clé de la rentabilité dans l'assurance, est ressorti à 96,6%, à comparer avec 97,7% en 2012. Le chiffre d'affaires est pour sa part en hausse de 1% à 91 milliards d'euros. Il a progressé de 2% à données comparables. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un résultat net de 4,96 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 89,90 milliards L'assureur a jugé avoir réalisé en 2013 " une très bonne performance " en ligne avec son plan stratégique Ambition AXA. Le ratio de solvabilité I s'est établi à 221%, en baisse de 12 points par rapport au 31 décembre 2012, principalement en raison de la hausse des taux d'intérêts, partiellement compensée par la forte contribution du résultat opérationnel. Le ratio de solvabilité économique a, lui, augmenté de 7 points à 206% au 31 décembre 2013, principalement soutenu par le rendement opérationnel partiellement compensé par des ajustements de modèle et une hausse de l'exposition aux risques de marché. Le ratio d'endettement a diminué et est passé de 26% au 31 décembre 2012 à 24% au 31 décembre 2013, principalement en raison d'une diminution de la dette nette. L'objectif de ratio fixé à 25% en lien avec Ambition AXA étant atteint, le groupe a annoncé un nouvel objectif de ratio d'endettement compris entre 23% et 25% à l'horizon 2015. AXA a déjà réalisé 1,2 milliard d'euros de gains de productivité depuis le lancement d'Ambition AXA, dont 0,4 milliard d'euros sur l'exercice 2013. Un dividende de 0,81 euro par action (+13% par rapport à 2012) sera proposé à l'Assemblée Générale des actionnaires qui aura lieu le 23 avril 2014. Ce dividende serait payable le 7 mai 2014 et les actions ordinaires coteraient hors dividende le 2 mai 2014. Le taux de distribution s'établirait alors à 40% du résultat courant, net des charges d'intérêts sur les dettes perpétuelles.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de l'assurance-vie et numéro deux en Europe ; - Diversification du portefeuille, géographiquement (moins d'un quart des profits en France, 15 % en Asie-Pacifique, 10 % aux Etats-Unis), et par métiers (25 % dans l'épargne et la gestion d'actifs, 31 % dans la prévoyance et la santé, 44 % dans l'immobilier et les dommages) ; - Situation financière très solide grâce à une gestion centralisée du cash management, qui donne le capital nécessaire au respect des règles de Solvency II ; - Montée en puissance des pays " à forte croissance " sur lesquels Axa concentre ses investissements : Hong-Kong, Malaisie, Maroc, Mexique, pays du Golfe, Pologne, Singapour, Turquie, Ukraine ; - Remontée des marges dans l'assurance-dommages grâce à la hausse des prix des contrats particuliers et commercial et à la croissance dans les pays émergents, dont Tunisie, Pays du Golfe et Asie ; - Stratégie commerciale convaincante de développement des segments prévoyance-santé et contrats en unités de compte, moins affectés que l'épargne par le bas niveau des taux d'intérêt.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité de la structure du capital aux aléas des marchés financiers, d'où la perte subie sur les instruments de couverture au premier semestre 2013 ; - Baisse structurelle de la rentabilité des produits d'épargne des assureurs avec une marge proche de 0 pour les nouveaux contrats en assurance-vie ; - Défiance persistante des marchés financiers vis-à-vis de l'assurance-vie ; - Faiblesse de la progression du segment prévoyance-santé en France, marché dominé par les assurances-collectives ; - Décote boursière par rapport à ses concurrents, notamment Allianz et Aegon.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité, partagée avec les autres assureurs, aux catastrophes naturelles (ouragans, inondations, séismes), incendies ou actes de terrorisme ; - Risques de taxation accrue des contrats d'assurance-vie en France ; - Volatilité du cours, également partagée dans le secteur de l'assurance, liée au marché obligataire européen et aux taux d'intérêt à long terme ; - Poursuite de l'exécution du plan " Ambition AXA 2010-2015 " de croissance du bénéfice par action de 5 à 10 %, de ratio dette sur capitaux propres de 25 %, de retour sur fonds propres de 13 à 15 %, d'un ratio combiné de 96 %, d'une réduction des coûts de 1,7 MdsEUR ; - Ajustements de périmètre : d'une part des cessions d'activités non stratégiques, telles la participation majoritaire dans Axa Private Equity ou le portefeuille américain Mony Life Insurance; d'autre part des acquisitions dans les pays émergents, tel le chinois Tian Ping Auto Insurance ou le colombien Colpatria Seguros ; - Capital ouvert mais non opéable, les mutuelles AXA détenant 14,5 % des titres devant les salariés et agents (7,3 %) et les actionnaires stratégiques (6,4%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Au mois de juillet le secteur français de l'assurance-vie s'est bien redressé avec une collecte nette (différence entre les cotisations et les prestations) de 1,9 milliard d'euros. Sur les sept premiers mois de l'année, la collecte nette s'est élevée à 9,6 milliards d'euros. L'assurance-vie française avait précédemment subi un mois de juin marqué par une décollecte de 300 millions d'euros et une année 2012 exécrable (avec une décollecte nette de 3,6 milliards d'euros). Elle a profité de la baisse de rémunération de l'épargne réglementée (Livret A et LDD) et des livrets bancaires. En juillet la collecte nette du Livret A a chuté de 82% (sur un an), à 380 millions d'euros. Au niveau européen, Moody's constate que la majorité des plus grands assureurs européens ont réduit leur levier financier entre 2007 et 2012. Ils utilisent une partie de leur trésorerie excédentaire pour réduire leur endettement. Cette stratégie, plus conservatrice en termes de gestion du capital, résulte non seulement de l'incertitude économique en Europe continentale mais aussi de résultats inférieurs à leurs niveaux d'avant la crise. FTB/ACT/