KERING : résultats 2013 pénalisés par Puma

21/02/2014 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Kering a dévoilé un résultat net part du groupe de 50 millions d'euros contre 1,048 milliard d'euros, pénalisé par la recapitalisation de La Redoute et les charges exceptionnelles enregistrées par Puma. Le résultat opérationnel courant a, lui, reculé de 2,3% à 1,75 milliard d'euros. Il a représenté 18% du chiffre d'affaires contre 18,4% en 2012. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient un résultat opérationnel courant de 1,752 milliard d'euros. Cette baisse s'explique la chute de 34,3% à 200 millions d'euros du résultat opérationnel courant du pôle Sport & Lifestyle (Puma). En revanche, le résultat opérationnel courant du Pôle Luxe a progressé de 4,4% à 1,68 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires consolidé des activités poursuivies s'est élevé à 9,748 milliards d'euros, en hausse de 0,1% en données publiées et de 4% à périmètre et taux de change comparables. Il a bénéficié de la hausse de 4,2% (+7,2% en données comparables) des ventes du pôle Luxe qui ont atteint 6,47 milliards d'euros. Le Conseil d'administration de Kering soumettra à l'approbation de l'Assemblée générale du 6 mai 2014 la distribution d'un dividende en numéraire de 3,75 euros par action au titre de l'exercice 2013. Un acompte sur ce dividende en numéraire de 1,50 euro par action a été mis en paiement le vendredi 24 janvier 2014 suite à la décision du Conseil d'administration de Kering du 20 décembre 2013. Au sujet de ses perspectives pour 2014, Kering anticipe une progression de son chiffre d'affaires et de son résultat opérationnel courant. Le groupe annonce par ailleurs un plan de relance " ambitieux " de la marque Puma et le déploiement de plans d'actions pour chacune des marques du Pôle Luxe, avec un accent mis sur la croissance organique rentable.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux dans la mode et les accessoires, avec deux grandes divisions, d'une part le luxe porté par les marques mondiales Bottega Venetta, Boucheron, Burberry, Gucci, Sergio Rossi et Yves Saint-Laurent, d'autre part le " Sport & Lifestile ", avec Puma ; - Diminution du poids de l'Europe dans le chiffre d'affaires (30 %), au profit de l'Asie-Pacifique (25 %), de l'Amérique du nord (20 %) et du Japon (12 %). - Après l'introduction en Bourse de la Fnac en juin 2013, groupe " pure player " du luxe et de l'équipement de la personne, ayant perdu sa décote de conglomérat ; - Portefeuille d'activités composé de marques mondiales puissantes (Gucci, Puma...) renouvelé par des acquisitions à fort potentiel (Stella McCartney, Alexander McQueen, Brioni...) ; - Bonne implantation de Gucci (67% du CA du pôle luxe) dans les pays émergents et taux de notoriété spontanée très élevé et forte croissance de Bottega Veneta ; - Diminution de l'endettement facilitant la croissance externe, par exemple dans l'équipement pour l'homme, représenté par Brioni aujourd'hui.

Les points faibles de la valeur

- Difficultés de Puma, la filiale allemande à 84 % spécialisée dans le sport, dont les ventes et le bénéfice baisseront en 2013 ; - Interrogations sur la stratégie d'YSL, dont la marge opérationnelle reste faible par rapport à celle de Gucci ou Bottega Veneta ; - Ralentissement de la croissance de Gucci, handicapé par la faiblesse de la demande en Chine et les restructurations du réseau de distribution en Italie ; - Caractère politique du dossier " La Redoute ", filiale de VPC que le groupe veut céder ; - Valeur chère, à ses plus hauts depuis douze ans.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité à l'évolution du dollar et du yen ; - Stratégie de développement de Puma que mènera la future équipe de direction, en place depuis le printemps 2013 ; - Croissance de la ligne joaillerie, renforcée par l'achat de l'italien Pomellato en avril 2013, après celui du chinois Queelin en décembre 2012 ; - Rumeurs de reprise du joaillier de luxe Richard Mille, d'ici la fin 2014 d'une part, de cession de l'enseigne Sergio Rossi, d'autre part ; - Impact sur le résultat 2013 des charges exceptionnelles sur Puma et La Redoute ; - Valeur non opéable, Artémis, le holding de la famille Pinault, contrôlant 40,6 % du capital et 55,1 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon la Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), en décembre 2012 l'activité du commerce spécialisé a reculé sur un an de 3,5%, à périmètre comparable. Le démarrage plus tardif des congés d'hiver, la baisse du budget consacré par les Français à leurs achats de Noël et l'augmentation des ventes sur Internet expliquent cette tendance. La baisse d'activité a concerné tous les types de commerces et tous les secteurs. Sur l'ensemble de l'année l'activité a diminué de 0,9%. La timide embellie observée au premier trimestre (+2,1%) a été absorbée par la baisse d'activité au cours des mois suivants. Le commerce spécialisé n'a toujours pas rattrapé ses niveaux d'activité d'avant la crise de 2009. Le commerce en ligne voit sa croissance ralentir. La Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance) a annoncé une hausse de 19% du marché en 2012, à 45 milliards d'euros. Le marché est entré dans une phase de maturité : le taux de croissance était de 37% en 2006 et de 24% en 2010. Le commerce électronique devient de plus en plus concurrentiel, ce qui se traduit par une réduction du chiffre d'affaires moyen par site. FTB/ACT/