AREVA creuse ses pertes en 2013 à cause de l'EPR finlandais

26/02/2014 - 18:35 - Option Finance

(AOF) - Areva a creusé ses pertes en 2013. La perte nette du groupe public spécialisée dans le nucléaire s'est en effet établie l'an dernier à 494 millions d'euros après une perte de 99 millions en 2012. Areva a été lourdement pénalisé par l'enregistrement de 566 millions d'euros de provisions, dont 425 millions concernant l'EPR finlandais. L'EBE retraité est globalement stable à 1,043 milliard d'euros. L'an dernier, cet indicateur avait bénéficié de l'indemnité d'assurance reçue au titre de l'EPR finlandais pour 300 millions d'euros. Hors cette indemnité d'assurance, l'EBE progresse de 39% Le chiffre d'affaires, déjà publié fin janvier, a progressé de 4% à 9,24 milliards (+6,4% à parité et change constants). Le carnet de commandes s'élevait à 41,5 milliards au 31 décembre 2013. Retraité des cessions 2012, le cash-flow opérationnel libre avant impôts a progressé de 927 millions en un an (+ 204 millions en 2013 contre - 723 millions d'euros en 2012). Pour l'exercice 2014, Areva se fixe pour objectif une baisse du chiffre d'affaires organique de l'ordre de 2% à 5% (à noter que le chiffre d'affaires bénéficiait jusqu'au 31 décembre 2013 des ventes d'uranium vendus via les accords dits " HEU " ; en 2013, ces ventes représentaient 4% du chiffre d'affaires du groupe). Le groupe vise également une marge d'EBE/chiffre d'affaires en légère progression, des investissements bruts à 1,3 milliard d'euros et un cash-flow opérationnel libre avant impôts positif. Enfin, Areva a indiqué que la mise en place d'une politique de dividendes en adéquation avec le plan stratégique Action 2016 avait été approuvée par le conseil de surveillance lors de sa séance du 26 février 2014. Ainsi, pour le dividende 2015, arrêté sur la base des comptes 2014, le taux de distribution sera déterminé dans la limite de 25% du résultat net part du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Pacifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à 85 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant cinq fois supérieur au chiffre d'affaires ; - Présence dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), en complément de l'offre nucléaire ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger où la production d'uranium a dû être stoppée deux mois en 2013 ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Echec de la cession de la filiale australienne Canberra ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes. ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.

Comment suivre la valeur

- Poursuite de l'avancée du plan " Action 2016 " de réduction des coûts (1 M FTB/ACT/