GDF SUEZ : perte nette de 9,3 milliards en 2013 en raison de lourdes dépréciations

27/02/2014 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a enregistré une perte nette 9,3 milliards d'euros en 2013 après avoir enregistré des dépréciations comptables des actifs (9,1 milliards d'euros) et du goodwill (5,8 milliards d'euros) essentiellement en Europe. Le groupe considère que le changement d'environnement en Europe est " profond et désormais durable ". Le résultat net récurrent part du groupe, à 3,4 milliards d'euros, est en haut de la fourchette précédemment indiquée par le groupe énergétique de 3,1 à 3,5 milliards d'euros. L'Ebitda, qui s'est élevé à 13,4 milliards d'euros, est en baisse brute de 8,1%. Son repli s'est limité à 2,7% en données comparables. Le chiffre d'affaires de 81,3 milliards d'euros a reculé de 0,8 %. La croissance organique s'est cependant élevée à 3%. " Les effets négatifs liés au périmètre et au change sont en partie compensés par la hausse des ventes de gaz et d'électricité en France en raison d'un climat froid durant les deux premiers trimestres, et par l'augmentation des ventes de GNL dans le cadre d'arbitrages début 2013, ainsi que par la croissance des activités à l'international ", a précisé GDF Suez. Le Conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende stable et payable en numéraire de 1,5 euro au titre de l'exercice 2013 lors de l'Assemblée générale du 28 avril 2014. Pour la période 2014-2016, GDF Suez s'engage sur une politique de dividende basée sur un taux de distribution de 65-75 % et avec un minimum de 1 euro par action, payable en numéraire et avec paiement d'un acompte. Pour 2014, le groupe énergétique revoit à la hausse ses objectifs financiers. Il table sur un résultat net récurrent part du groupe entre 3,3 et 3,7 milliards d'euros, à climat moyen et régulation stable, sur des investissements nets entre 6 et 8 milliards d'euros et sur un ratio dette nette sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 et le maintien d'une notation de catégorie "A". Enfin, le Groupe, ayant atteint son objectif de désendettement fin 2013, a ramené son programme de cessions à un rythme annuel moyen de 2 à 3 milliards d'euros.

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Les points forts de la valeur

- Premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d'efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l'environnement ; - Montée en puissance des activités à l'international -Amérique du Nord (5,5 %), Asie-Moyen Orient et Océanie (9,8 %)- la France restant le premier marché du groupe (38,5 %), devant la Belgique (11,4 %) et le reste de l'Europe (29,1 %) ; - Au-delà des branches énergie Europe (53 %) et International (19 %), croissance des divisions global Gaz et GNL (7 %), services à l'énergie et l'environnement (18 %) et infrastructures, à la rentabilité opérationnelle très supérieure à celle de la production pure d'énergie ; - Stratégie désormais fondée sur la transition énergétique en Europe, les services à l'énergie et les grandes infrastructures gazières dans les pays émergents ; - Réduction drastique de la dette en 2013.

Les points faibles de la valeur

- Pression fiscale et réglementaire accrue et conditions de marché difficiles en Europe, premier marché du groupe avec 80 % du chiffre d'affaires, devant l'Asie-Pacifique (9 %), et les deux Amérique (5,5 %) ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français, actionnaire à hauteur de 36 %, qui prévoit un élargissement des tarifs sociaux ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) où la nouvelle taxe sur le nucléaire représentera environ 250 millions d'euros par an et où montent les spéculations sur un redressement fiscal ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF, où la fermeture des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2 a pesé sur la rentabilité avant une autorisation de redémarrage à partir de juin 2013 ; - Spéculations insistantes sur le lancement d'obligations convertibles -qui dilueraient le bénéfice par action- et sur un recul du dividende versé au titre de 2013.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt et aux décisions politiques ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Evolution de la politique européenne sur la mise en place de mécanismes de capacités garantissant la sécurité d'approvisionnement et d'un marché fiable du CO2 ; - Exécution du plan d'actions Perform 2015 : d'une part 11 MdsEUR de cessions d'actifs matures en Europe, entre 2013 et 2014 ; d'autre part, 7 à 8 MdsEUR d'investissements bruts annuels sur 2013-2015 (centrale hydro-électrique de Jirau et exploration de gaz naturel au Brésil, usine méthanière en Louisiane, contrats dans le gaz en Chine...) ; - Accroissement du portefeuille de GNL (20 Mt attendues en 2017 contre 16 Mt vendues en 2013) dont le groupe est 3ème fournisseur mondial ; - Valeur non opéable, car contrôlée à 36,7 % par l'Etat français, et dont le capital évoluera : vers un désengagement total, en 2017, de GBL (groupe Albert Frère, actionnaire à 2,4 %) et vers un désengagement partiel de l'Etat français, repoussé pour cause de " cours pas suffisamment élevés ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/