IPSOS, nettement pénalisé par les effets de change en 2013, table sur une amélioration en 2014

27/02/2014 - 09:15 - Option Finance

(AOF) - L'activité d'Ipsos s'est légèrement renforcée en termes organiques après un début d'année difficile. Le chiffre d'affaires 2013 du spécialiste des études par enquête a progressé de 0,8% à 1,71 milliard d'euros à données comparables. Il a cependant reculé de 4,3% à données publiées. Le groupe invoque un important effet négatif de change de 4,4%, qui s'est amplifié au cours de l'année. Le revenu s'est nettement replié dans l'ensemble des zones géographiques du groupe : Europe, Moyen-Orient et Afrique (-2,1%), Amériques (-4,7%) et Asie Pacifique (-8,8%). En revanche, il a cru légèrement ou est resté stable dans chacune de ces zones à base comparable. Concernant sa rentabilité, Ipsos a vu son résultat net ajusté, part du groupe croître de 2,1% sur l'année, à 121 millions d'euros. Hors ajustement, il s'est cependant replié de 76,5% à 17,4 millions d'euros en raison de l'impact de la transaction Synovate, acquise fin juillet 2011. Ipsos rappelle le différend qui l'oppose à Aegis sur le prix de cette acquisition depuis lors. En termes de perspectives, Ipsos déclare "Rien n'interdit d'imaginer que 2014 soit une année d'un calme relatif". Le groupe estime que les effets négatifs de change devraient encore peser dans les comptes de 2014, "au moins au cours du premier semestre". Il table en outre sur une croissance de 3% de son chiffre d'affaires à base comparable sur l'exercice en cours. Il espère que cette croissance permettra d'améliorer ses marges et de diminuer sa dette.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro trois mondial des sondages et études par enquêtes depuis l'acquisition de Synovate, avec 43 % du chiffre d'affaires en Europe-Afrique-Moyen-Orient, 40 % dans les Amérique et 17 % en Asie Pacifique ; - Diversité géographique et sectorielle du portefeuille de clients, avec 35 % du chiffre d'affaires dans les pays émergents et une place de numéro un en Chine ; - Récurrence des revenus ; - Stratégie de reconquête de marchés par l'optimisation des synergies commerciales avec Synovate, une adaptation de l'offre aux réseaux sociaux et une stabilisation des effectifs ; - Amélioration de la rentabilité avec la collecte croissante de données sur Internet (baisse des coûts des études de marché).

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité aux restrictions budgétaires, 10% des facturations provenant de la commande publique ; - Forte sensibilité aux variations de change, qui pèsent sur la croissance du chiffre d'affaires et du résultat ; - Ralentissement à 3 % de la croissance du marché des études ; - Déception à l'égard du résultat du 1er semestre 2013, déficitaire suite à la dépréciation de la créance sur Aegis, liée à l'acquisition de Synovate ; - Activité en repli dans la zone Asie-Pacifique au cours du 1er semestre 2013 ; - Dette nette encore élevée ; - Faiblesse du rendement.

Comment suivre la valeur

- Valeur de croissance, sensible aux variations du dollar ; - Secteur de la communication hors média peu sensible à la baisse des investissements publicitaires ; - Décision judiciaire sur les garanties de passif de Synovate ; - Réalisation des objectifs 2013 de gains de parts de marché, de croissance de 3 % du chiffre d'affaires hors effet de change et de redressement de la marge opérationnelle autour de 11 % ; - Dossier spéculatif au sein d'un secteur encore très atomisé, les fondateurs qui détiennent 26,17 % des actions et 37,52 % des droits de vote devant préparer leur succession.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

La publicité en ligne a poursuivi son développement en Europe l'an passé. Selon certains experts, avec une progression de 11,5%, elle a atteint un nouveau pic avec des investissements globaux de 24,3 milliards d'euros. La publicité en ligne représente désormais un quart du marché de la publicité (25,6%), alors qu'elle ne représentait que 10,3% de ce marché en 2006. L'écart se réduit avec la télévision et, Internet devance désormais nettement la presse quotidienne en termes d'investissements publicitaires. Les tarifs tiennent compte de cette évolution et tendent à s'aligner avec ceux en vigueur dans la télévision. Les trois premiers marchés européens, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, enregistrent des rythmes de croissance moins soutenus que des marchés moins matures : en 2012, +13,3% des investissements dans la publicité en ligne pour le Royaume-Uni (à 6,64 milliards d'euros), +8,6 % (4,56 milliards) pour l'Allemagne et +6,3 % (2,77 milliards) pour la France. En revanche ces investissements bénéficient d'un bien meilleur dynamisme en Russie (34 % à 1,54 milliard) et en Turquie (30,4 % à 459 millions). FTB/ACT/