AREVA décroche de plus de 10% après des résultats annuels dégradés

27/02/2014 - 10:39 - Option Finance

(AOF) - Areva plonge de 12,87% à 19,03 euros, pénalisé par l'annonce d'un troisième exercice consécutif de pertes liées à d'importantes provisions sur le chantier de l'EPR en Finlande. En 2013, le groupe nucléaire public a en effet accusé une perte nette de 494 millions d'euros après une perte de 99 millions en 2012. Areva a été contraint d'enregistrer dans ses comptes 566 millions de provisions, dont 425 millions concernant l'EPR finlandais OL3. Au total, le projet OL 3 représente une perte de 3,8 milliards pour Areva depuis le début du chantier en 2005. Lors de la conférence de presse suivant la publication de ces résultats, le directeur financier, Pierre Aubin, a précisé que la provision passée en 2013 était justifiée par les relations difficiles avec le client finlandais TVO. L'excédent brut d'exploitation s'est stabilisé à 1,043 milliard, mais le marché attendait mieux : le consensus Thomson Reuters se montait en effet à 1,121 milliard. Le chiffre d'affaires, déjà publié fin janvier, était ressorti à 9,24 milliards, en hausse de 4%. Seul point positif, pour la première depuis 8 ans, la société dirigée par Luc Oursel a dégagé un cash flow opérationnel positif. Il s'est élevé à 204 millions (- 723 millions en 2012) et s'explique selon le dirigeant par la "croissance solide des activités nucléaires", la réduction des coûts inscrite dans le plan Action 2016 et une "gestion stricte des investissements". Concernant ses perspectives, Areva prévoit cette année une baisse de son chiffre d'affaires de l'ordre de 2% à 5% en données comparables. Il vise en revanche une croissance organique des ventes de l'ordre de 4% à 5% en 2015 et 2016.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Pacifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à 85 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant cinq fois supérieur au chiffre d'affaires ; - Présence dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), en complément de l'offre nucléaire ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger où la production d'uranium a dû être stoppée deux mois en 2013 ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Echec de la cession de la filiale australienne Canberra ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes. ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.

Comment suivre la valeur

- Poursuite de l'avancée du plan " Action 2016 " de réduction des coûts (1 M FTB/ACT/