IPSEN retourne dans le vert en 2013

28/02/2014 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a renoué avec les bénéfices en 2013, soutenu par ses activités dans la médecine de spécialité. L'an dernier, le groupe pharmaceutique français a en effet réalise un bénéfice net de 153,1 millions d'euros, contre une perte de 27,5 millions en 2012. Le résultat opérationnel récurrent ajusté a progressé de 5,2% à 208,6 millions. Le chiffre d'affaires, déjà publié, est ressortie à 1,2248 milliard, en hausse de 2,2%.En conséquence, la marge opérationnelle récurrente ajustée a progressé de 0,7 point de pourcentage, passant de 16,3% en 2012 à 17% en 2013. Sur le plan des perspectives, Ipsen prévoit que ce taux de marge ressorte entre 16% et 17% cette année. Le groupe souhaite notamment limiter l'impact sur sa rentabilité de l'investissement nécessaire pour préparer le lancement de Somatuline dans les tumeurs neuroendocrines aux Etats-Unis. Ipsen vise également une croissance annuelle de ses ventes de médecine de spécialité comprise entre 4% et 6% et une baisse de ses ventes de médecine générale comprise entre -2% et 0% (hors lancement d'un générique de Smecta en France). Ces objectifs "sont fixés à taux de change constant et hors événements défavorables majeurs imprévus, par exemple une dégradation de l'environnement économique en Ukraine". La société propose un dividende stable à 0,80 euro par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Société familiale biopharmaceutique visant à devenir leader dans le traitement des maladies invalidantes et se développant dans les franchises de neurologie, endocrinologie et uro-oncologie ; - Activité équilibrée entre l'endocrinologie (25 % des ventes), la neurologie (19 %), l'uro-oncologie (26 %), trois secteurs plus margés que la médecine générale (26 %)et moins exposés à la concurrence des grands laboratoires ; - Forts investissements en R&D, supérieurs à 20 % du chiffre d'affaires, avec une avance technologique dans les peptines et les toxines (très peu d'acteurs dans ces domaines) ; - Poursuite de la rationalisation du portefeuille sur les franchises clés Somatuline (endocrinologie) et Dysport (neurologie) ; - Intérêt croissant pour le Tasquinimod (cancer de la prostate) en phase clinique III ; - Encore du potentiel de développement dans les pays émergents, avec un chiffre d'affaires encore très européen (41 % en Europe de l'Ouest et 26 % en Europe de l'Est), l'Amérique du nord ne pesant que 6 %, loin derrière le reste du monde (27 %).

Les points faibles de la valeur

- Perte de confiance des investisseurs depuis l'été 2010 après une série de déboires (incertitudes sur l'approbation du Taspoglutide, arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuro-endocriennes, départ surprise de Jean-Luc Belingard, artisan du repositionnement d'Ipsen...) ; - Lourde restructuration dans le réseau commercial en France dont les effets ne seront pas positifs avant 2014 ; - Accidents industriels dans la fabrication de l'Increlex, produit par Lonza et distribué par Ipsen ; - Forte dépendance au Dysport (challenger du Botox), commercialisé aux Etat-Unis ; - Poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) et pressions gouvernementales sur le prix des médicaments en Europe ; - Avertissement sur le chiffre d'affaires de la division " médecine de spécialité " (73 % des ventes 2012) ; - Appauvrissement du pipeline ces dernières années.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance et défensive remis en cause par les déceptions récentes sur le pipeline ; - Attente pour la fin 2013 des résultats des tests sur le Tasquinimod ; - Stratégie de la nouvelle direction opérationnelle depuis mars 2013 (arrivée d'un DGD auprès de Marc de Garidel) qui a réorganisé la société en deux divisions, l'une pour la médecine générale, l'autre pour la médecine de spécialité ; - Réorganisation des forces commerciales aux Etats-Unis avec pour objectif la rentabilité en 2014 ; - Accueil par la communauté médicale américaine de l'étude positive de l'effet de Somatuline sur les symptômes associés aux cancers neuro-endocrinaux ; - Atteinte de l'objectif 2013 d'une marge opérationnelle de 16 % du chiffre d'affaires ; - Spéculations sur des opérations de fusions-acquisitions pour dynamiser la croissance ; - Incertitudes sur la stratégie de la famille fondatrice Beaufour (68,3 % des actions et 81,5 % des droits de vote) : rachat des minoritaires ou élargissement du flottant ?

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/