Diamant Bleu Gestion : la BCE pourrait enfin prendre des mesures non conventionnelles

31/03/2014 - 09:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - Pragmatique, la Banque Centrale Européenne pourrait enfin franchir le pas de mesures non conventionnelles, affirme Diamant Bleu Gestion. L'approbation du mécanisme de sauvetage européen (MES) par la Cour Constitutionnelle allemande et l'inflexion récente des propos du président de la Bundesbank sont autant de signaux inédits ouvrant la voie à davantage d'expansionnisme monétaire. Une orientation qui s'avère désormais hautement nécessaire. En déclarant " qu'il n'était pas exclu que la BCE prenne des mesures d'assouplissement quantitatif ", Jens Weidmann, président de la Bundesbank et membre du conseil des gouverneurs de la banque centrale, s'est, d'une certaine façon, affranchi de l'orthodoxie monétaire allemande, un positionnement qu'il défendait coûte que coûte jusqu'ici. Même s'il faut évidemment nuancer cette marque d'ouverture, dans la mesure où la maîtrise du niveau d'inflation en Allemagne demeure une préoccupation centrale pour les dirigeants germaniques, on peut l'interpréter comme un message encourageant la BCE à plus d'activisme monétaire. Beaucoup parlent d'un " quantitative easing " à la mode américaine, via le rachat direct d'obligations souveraines par la banque centrale. Bien qu'évoqué en ces termes pas Jens Weidmann, il est peu probable que la BCE aille jusqu'à s'engager dans un tel dispositif. A moyen terme, c'est plutôt trois types d'opérations exceptionnelles vers lesquelles se dirige l'institution. Premièrement, faire passer le taux de dépôt en territoire négatif, avec l'objectif d'inciter bien davantage les banques à redéployer l'offre de crédit dans le circuit de l'économie réelle, plutôt que de placer leurs liquidités en dépôt auprès de la BCE. Le deuxième levier majeur pourrait être celui d'un nouveau LTRO (opération de refinancement à long terme) d'envergure, mais cette fois avec une échéance plus longue. Des prêts à 5 ans (minimum) aux établissements bancaires permettraient à ceux-ci d'acheter massivement des papiers souverains (à défaut de faire du crédit aux entreprises, ce qui serait également souhaitable), constituant de facto une forme de quantitative easing indirect, via leurs bilans et non celui de la BCE. Enfin, une disposition des plus novatrices est à envisager. La BCE pourrait refinancer l'économie, en acceptant des actifs de titrisation en collatéral des prêts consentis aux établissements bancaires. Ces options de politique monétaire sont plus que souhaitables, selon le gestionnaire d'actifs pour qui le risque déflationniste qui pèse ardemment sur l'ensemble de la zone euro n'est pas à prendre à la légère. AUT/MAF