EDF : accord finalisé avec Exelon à propos de Constellation Energy Nuclear Group

01/04/2014 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - Après obtention de l'approbation de l'autorité de sûreté nucléaire américaine, la Nuclear Regulatory Commission (NRC), EDF a finalisé aujourd'hui la transaction prévue par l'accord signé avec Exelon le 29 juillet 2013 concernant Constellation Energy Nuclear Group (CENG). Aux termes de cet accord, l'électricien délègue à Exelon, premier exploitant nucléaire américain, la gestion opérationnelle des cinq réacteurs nucléaires détenus par CENG. Répartis sur trois sites aux Etats-Unis, ils représentent une puissance totale de 4,2 GW. Comme prévu par l'accord, EDF a reçu le paiement d'un dividende exceptionnel par CENG d'un montant de 400 millions USD (environ 300 millions d'euros), dont le versement a été financé par Exelon. Le groupe français s'est également vu octroyer une option de vente de sa participation dans CENG à Exelon - à sa juste valeur -et exerçable entre janvier 2016 et juin 2022. A l'issue de cette transaction, CENG reste détenue à 49,99 % par EDF et 50,01 % par Exelon, avec un conseil d'administration composé à parité d'administrateurs désignés par Exelon et EDF.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie ; - Forts besoins énergétiques dans le monde et prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires dont la durée en France passera de 40 à 60 ans, au prix d'investissements de 55 MdsEUR qui seront assurés par les actifs dédiés du groupe, la part non cotée étant regroupée au sein de EDF Invest ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec la prise de contrôle total d'EDF Energies renouvelables, activité en forte croissance en 2013 ; - Insensibilité au risque " retraite ", les engagements étant répercutés dans les tarifs ; - Forte rentabilité de la filiale italienne Edison, désormais détenue à 97,4 % et fin de l'aventure américaine, déficitaire, dans le nucléaire ; - Forte réduction de l'endettement et amélioration de la rentabilité en 2013 ; - Remontée en 2013 des tarifs de l'électricité au Royaume-Uni et en France, où est attendue une nouvelle hausse en août 2014 ; - Fin du conflit avec Veolia, EDF reprenant les activités françaises du groupe de services à l'énergie de Dalkia ; - Politique généreuse de distribution des dividendes de 55 % à 65 % du résultat courant.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire, interrogations sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - En France, incertitudes sur les compensations éventuelles à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et risques d'exécution du déploiement du compteur communicant Linky ; ; - Positions à l'international encore trop faible, la France restant le plus gros contributeur à l'excédent brut d'exploitation (64 %), loin devant le Royaume-Uni (12 %) et l'Italie (6,5 %) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005, malgré une des plus fortes hausses de cours en 2013.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents) avec des prix de l'électricité administrés en France d'où des difficultés à faire passer le coût de maintien du réseau dans les tarifs qui devraient croître de 30 % d'ici 2017, selon la CRE ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Impact sur les profits de la loi Brottes sur l'élargissement de la base des bénéficiaires de tarifs sociaux ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Vision 2014-2018 : livraison de grands projets - terminal méthanier de Dunkerque, EPR de Flamanville 3, énergies renouvelables-, poursuite de la maîtrise des coûts, gains de synergies de 2,5 MdsEUR en 2015 et retour à un cash-flow positif après dividendes ; - Exécution du programme nucléaire au Royaume-Uni, d'une durée de 35 ans et au prix de vente de l'électricité régulé ; - Remontée de la production nucléaire en France, après un recul en 2013 ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une croissance des ventes de 3 %, d'une hausse de l'EBITDA, de " 3 % au moins " et d'un maintien du taux de distribution aux actionnaires, après 13 MdsEUR d'investissements ; - Société publique contrôlée à hauteur de 84,44 % par l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/