NICOX creuse fortement ses pertes en 2013

02/04/2014 - 08:17 - Option Finance

(AOF) - Nicox a vu ses résultats se dégrader fortement au cours de son exercice 2013. La société biopharmaceutique spécialisée dans l'ophtalmie a ainsi affiché une perte nette en hausse de plus de 77% à 18,145 millions d'euros. La perte opérationnelle s'est elle aussi aggravée, passant de 8,747 millions à 17,576 millions d'euros sur la période. Le groupe estime cependant que l'année 2013 a permis au groupe de se renforcer, notamment sur le marché américain via sa filiale aux Etats-Unis. Le chiffre d'affaires de Nicox a lui aussi nettement reculé, à 747 000 euros contre 7,614 millions d'euros en 2012. Concernant sa trésorerie, Nicox indique qu'elle est passée de 77,5 millions d'euros au 31 décembre 2012 à 58,5 millions d'euros à fin 2013. "Avec plusieurs discussions en cours pour d'éventuelles acquisitions et prises de licences et un portefeuille de produits en développement prometteur, nous estimons que le groupe est bien positionné pour réaliser de nouveaux progrès significatifs en 2014", a déclaré Michele Garufi, PDG de Nicox, en guise de perspectives.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Biotech d'ophtalmologie centrée sur le développement et la commercialisation de produits thérapeutiques et diagnostiques ainsi que de dispositifs médicaux ; - Trois produits en développement clinique, dont deux en Phase II (RPS-AP et RPS-OH, contre les conjonctivites à virus et l'herpès oculaire) et un en Phase III (latanoprostène bunod, contre le glaucome) ; - Partenariats stratégiques avec un ensemble de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Merck & Co, Bausch & Lomb, Immco Diagnostics et Sequenom ; - Réalisation d'un chiffre d'affaires, pour la première fois, en 2012 ; - Obtention positive des autorités européennes sur le naproxcinod, anti-inflammatoire contre la dystrophie musculaire de Duchenne, maladie orpheline, ce qui donne à Nicox un droit d'exploitation commercial exclusif de 10 ans ; - Situation financière saine ;

Les points faibles de la valeur

- Très forte volatilité de la valeur, au gré des annonces sur les essais cliniques ; - Creusement des pertes au premier semestre 2013 du fait des coûts de réorganisation commerciale dont les effets sont attendus à partir de 2014 ; - Incertitudes sur la commercialisation aux Etats-Unis de l'AdenoPlus, produit de diagnostic de conjonctivite virale ; - Dilution du capital suite à l'achat de l'italien Eupharmed, financé en actions nouvelles ; - Valeur risquée : les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes non rentables et dépendantes aux subventions ou accords avec des laboratoires.

Comment suivre la valeur

- Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement, avant d'être éventuellement commercialisées. Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits ; - Sensibilité boursière aux fusions-acquisitions dans le secteur ; - Apport de chiffre d'affaires par Eupharmed, plateforme commerciale acquise fin 2013 ; - Retombées du premier lancement commercial, celui de l'AdenoPlus, aux Etats-Unis ainsi que celles du test d'Immco Diagnostics ; - Obtention, dans les prochains mois, de l'enregistrement ou non de la molécule latanoprostène bunod aux Etats-Unis et en Europe ; - Approbation finale de la Commission européenne et retombées commerciales du naproxcinod ; - Rumeurs récurrentes d'OPA, avec un flottant de 96 % du capital, mais le FSI, premier actionnaire, détient 5,1 % du capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/