SCHNEIDER ELECTRIC en négociation pour céder une de ses filiales à Carlyle et PAI Partners

04/04/2014 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a annoncé jeudi après la clôture l'ouverture de négociations exclusives avec les fonds d'investissement The Carlyle Group et PAI Partners pour la cession complète de son activité Custom Sensors & Technologies (CST). Le groupe industriel précise qu'elles s'appuient sur une base de valeur d'entreprise s'élevant à 900 millions de dollars (environ 650 millions d'euros). Dans ce cadre, Schneider Electric réinvestirait environ 100 millions de dollars aux côtés de Carlyle, PAI et du management de CST afin de détenir une participation proche de 30% dans CST. CST est une société spécialisée dans le design et la production de capteurs, micro-contrôles et détecteurs de position, présents dans de nombreux secteurs de l'industrie, du transport et de l'aéronautique. CST a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 600 millions de dollars en 2013 et fait partie de la division Industry de Schneider Electric. Ce projet s'inscrit dans la revue régulière du Groupe de son portefeuille d'activités stratégiques afin de privilégier les technologies de gestion de l'énergie et d'efficacité, combinant distribution électrique et automatismes. L'activité de CST présentant dorénavant peu de synergies avec le reste des activités du Groupe, cette évolution proposée de son actionnariat devrait lui permettre de poursuivre au mieux sa stratégie de croissance et de création de valeur. Ce projet est soumis à la consultation de toutes les instances représentatives concernées, au terme de laquelle les parties prenantes devraient entrer dans la phase finale des négociations.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial des équipements pour la gestion de l'énergie, organisé en 5 grands métiers : les solutions et services (43 % des ventes), les infrastructures de distribution de l'électricité (27 %), l'industrie (17 %), les data centers (14 %) et la construction (7 %) ; - Implantation géographique équilibrée entre l'Europe (23 %), l'Amérique du Nord (23 %), l'Asie-Pacifique (28 %) et le reste du monde ; - Positionnement sur les thématiques énergétiques porteuses : efficacité énergétique, smart grids, intégration des énergies renouvelables, électrification/urbanisation des zones émergentes, modernisation des réseaux...; - Innovation produit et amélioration opérationnelle au coeur de la stratégie ; - Situation financière encore assainie par les politiques de réduction de coûts ; - Feu vert des Autorités britanniques à l'OPA-OPE sur le concurrent britannique Invensys, jugée prometteuse par les analystes, en termes de synergies et de relution sur le bénéfice par action dès 2014; - Visibilité boursière accrue après l'intégration dans l'indice Stoxx Europe 50, en mars 2013.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité structurelle sur les perspectives de croissance en raison d'un cycle d'activité court ; - Forte sensibilité à la cherté de l'euro, notamment par rapport aux devises émergentes d'Asie-Pacifique, ce qui a entraîné un avertissement sur chiffre d'affaires et résultat 2013 ; - Marchés de la construction, notamment non résidentielle, et de l'investissement industriel toujours en berne en Europe ; - Inquiétudes confirmées sur un ralentissement du marché de la construction en Chine (13 % des ventes) et risques d'un éclatement de la bulle immobilière ; - Secteur de la gestion de l'énergie peu connu du grand public : métiers difficiles à appréhender pour les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité à l'évolution du marché immobilier, notamment européen et chinois ; - Poursuite des réductions de coûts (- 8 % entre 2012 et 2014), dans la production et dans les fonctions support, organisées dans le plan stratégique " Connect "; - Réalisation des objectifs 2014, soit une " croissance modérée à un chiffre " pour le chiffre d'affaires, une hausse inférieure à 1 % pour la marge opérationnelle et une forte hausse, non chiffrée, du bénéfice par action ; - Capital éclaté mais non opéable en raison de la présence de la Caisse des dépôts (3,7 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Les principaux acteurs du secteur ont enregistré des baisses d'activité au premier semestre. Rexel a affiché une baisse de ses ventes de 3,5%, à données comparables. Malgré de bons résultats aux Etats-Unis, en Chine, et au Brésil, le groupe a dû affronter des conditions de marché particulièrement difficiles en Europe (-5,3%) et dans la zone Asie-Pacifique (-8,9%). Le fabricant d'engins de chantier Caterpillar a pâti d'une chute de 43% de son bénéfice net à 960 millions de dollars au deuxième trimestre pour un chiffre d'affaires en recul de 16% à 14,6 milliards. Pour la seconde fois en trois mois, l'américain a abaissé ses prévisions de croissance en raison d'un ralentissement des ventes dans le secteur minier. Il vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 56 et 58 milliards de dollars, au lieu des 57 à 61 milliards précédemment escomptés. Dans ce contexte, Schneider Electric a acquis le britannique Invensys, spécialiste des automatismes et des logiciels industriels. Cette opération, réalisée dans une optique de croissance, devrait sensiblement renforcer la capacité de Schneider à coller à la demande de ses clients industriels. C'est fondamental dans un environnement où les grands acteurs sont en recherche permanente d'efficacité dans leurs processus de production et leur consommation d'énergie. FTB/ACT/