LAFARGE et HOLCIM confirment une fusion entre égaux

07/04/2014 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Holcim et Lafarge ont annoncé aujourd'hui leur intention de rapprocher les deux sociétés dans le cadre d'une fusion entre égaux, approuvée à l'unanimité par leurs conseils d'administration respectifs. Le nouveau groupe renforcerait sa position dans le secteur de la construction au niveau mondial. Numéro 1 dans le ciment, le béton et les granulats, il optimiserait ainsi ses réseaux de production et de distribution. Les ventes combinées de Lafarge et de Holcim s'élèvent à 32 milliards d'euros (39 milliards de francs suisses) avec un Ebitda de 6,5 milliards d'euros (8 milliards de francs). Après une optimisation stratégique du portefeuille au travers d'un programme proactif de cessions d'actifs tout en anticipant les demandes des autorités de régulation, LafargeHolcim disposerait d'implantations parfaitement complémentaires Cette présence géographique étendue offrirait à LafargeHolcim des perspectives de croissance accrues à la fois dans les pays développés et dans les économies à forte croissance. Aucun pays ne représenterait plus de 10% environ des ventes du nouvel ensemble. LafargeHolcim serait coté sur le SIX à Zurich et sur Euronext Paris et continuerait d'être domicilié en Suisse. Cette proposition de fusion serait structurée comme une offre publique d'échange initiée par Holcim sur l'ensemble des actions de Lafarge, sur la base d'une parité d'une pour une, avec un accord d'égalisation du dividende par action entre l'annonce et la réalisation de la transaction. LafargeHolcim prévoit 1,4 milliard d'euros de synergies en année pleine au bout de trois ans, dont un tiers atteint dès la première année. La finalisation de l'opération devrait intervenir au cours du premier semestre 2015 sous réserve de l'obtention des autorisations réglementaires requises.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : 58 % des ventes dans les pays émergents (sans qu'aucun ne pèse plus de 5 % du chiffre d'affaires global), derrière l'Europe de l'ouest et l'Amérique du nord (21 % chacune) ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Poursuite des cessions d'actifs pour ramener l'endettement à 9 MdsEUR fin 2014.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe de l'ouest et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient où le groupe est leader ; - Fort impact sur les résultats de la cherté de l'euro par rapport au réal brésilien, à la roupie indienne et au dollar canadien et au rand sud-africain ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Limitation des investissements de capacité risquant d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Note de crédit long terme hors de la catégorie " investment grade ", d'où des frais financiers élevés.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Avancée du nouveau plan stratégique visant à obtenir en 2015-2016 1,5 MdEUR de bénéfice opérationnel courant additionnel par des réductions de coût (600 MEUR) et des efforts d'innovation (500 MEUR) ; - Objectif 2014 de 8 % de rentabilité des capitaux employés, grâce à des hausses de prix dans tous les pays, des réductions de coûts de 400 MEUR, une grande sélectivité des investissements (1,1 MdEUR) et des désinvestissements ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le marché des matériaux de construction paraît s'être redressé en juin, selon les données de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). Sur un mois, les livraisons de granulats ont progressé de près de 1%. Quant au béton prêt à l'emploi (BPE), en juin sa production a augmenté de 1,5% par rapport à mai. L'Unicem estime qu'après une activité malmenée en hiver et au printemps par une succession d'intempéries, les livraisons se sont rattrapées : au final, la contraction d'activité a été relativement contenue pour le béton et les granulats. De plus, l'Indicateur matériaux fait état d'un redressement assez sensible entre le premier et le deuxième trimestres. Le repli de l'activité du marché des matériaux tournerait ainsi autour de 2,5% sur un an entre les deux mois d'avril et mai, contre une chute de plus de 6% au premier trimestre 2013. Toutefois, le secteur n'est pas homogène et certains matériaux, comme les tuiles, briques, ciment et les produits béton, subissent toujours des baisses d'activité aux environs de 5%. FTB/ACT/