TECHNICOLOR : les conditions de la renégociation de sa dette

28/04/2014 - 18:21 - Option Finance

(AOF) - Technicolor a annoncé aujourd'hui avoir arrêté les conditions de son opération de renégociation du coût de la dette lancée mi-avril. Le spécialiste des technologies de l'image a précise que son taux moyen annuel d'intérêt passe ainsi de 7,33% à 5,50%. Dans le détail, Technicolor a renégocié avec succès les 884 millions de dollars et les 321 millions d'euros d'emprunts senior à échéance 2020 à un taux de Libor-Euribor plus une marge de 450 points de base, avec un taux plancher Libor-Euribor de 1%. Cela représente une baisse significative par rapport au taux précédemment en vigueur de Libor-Euribor plus une marge de 600-625 points de base, avec un taux plancher Libor-Euribor de 1,25%. Par ailleurs, Technicolor a décidé de rembourser 50 millions d'euros de cette dette afin de poursuivre ses efforts de désendettement. L'opération de renégociation et le remboursement de la dette seront finalisés d'ici au 30 avril 2014. A l'issue de cette opération et du remboursement d'ici fin mai du solde de la dette senior à échéance 2016 et 2017, sur une base pro forma, la dette nominale brute senior de Technicolor s'élèvera à environ 900 millions d'euros. La baisse du taux d'intérêt moyen et les remboursements de la dette devraient générer une économie de charge d'intérêts sur une base annuelle d'environ 26 millions d'euros. L'opération a également permis au groupe de diversifier sa base de créanciers et d'éliminer les pénalités de remboursement anticipé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ex-Thomson recentré sur l'électronique (16 % des ventes), la maison connectée (32 %) et les services DVD pour les créateurs de contenus et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, post-production, opérateurs télécoms...) ; - L'un des premiers portefeuilles de brevets au monde, en forte croissance ; - Désendettement à marche forcée, poursuivi en 2013 par un refinancement abaissant la charge financière ; - Restructuration comptable de la maison-mère ayant abouti à une valorisation à 2,2 milliards d'euros des brevets ; - Après deux années consécutives de cash-flow positif , retour aux bénéfices au premier semestre 2013 ; - Stratégie concluante de recentrage sur " la maison connectée ", amenée à croître dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique)

Les points faibles de la valeur

- Charges financières encore trop lourdes, à restructurer ; [-86]ª- Chiffre d'affaires insuffisant en Asie-Pacifique (9 % du total), loin derrière l'Europe (31 %), les Etats-Unis (44 %) et le reste des Amériques (14 %) ; - Interrogations sur l'avenir des décodeurs, via une joint-venture éventuellement, et sur la capacité à préserver les revenus des licences à moyen terme ; - Résultat net encore déficitaire, malgré la hausse du bénéfice opérationnel ; - Forte remontée du cours depuis le début de l'année.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité au dollar ; - Exécution du plan de redressement " Amplify 2015 " : extension des licences, offre élargie de solutions pour les marchés digitaux, désendettement ; - Réduction de l'exposition des licences au consortium MPEG LA, qui doit disparaître en 2015, les brevets MPEG2 ayant contribué à 42 % de l'EBITDA 2012 ; - Attente d'annonces d'accord d'exploitation des brevets, notamment dans les smartphones, d'un partenariat industriel pour la division maison connectée et de création d'une co-entreprise dans les décodeurs ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une hausse de 5 à 10 % de la capacité d'autofinancement du groupe ; - Renforcement, en avril 2013, du FSI dans le capital du groupe, à hauteur de 7,5 % du capital, devenu deuxième actionnaire derrière le fonds Vector Capital (20,7 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Selon l'institut GfK, le marché français de l'électronique grand-public (électronique, informatique, photo et télécommunications) s'est replié de 6% à 15,8 milliards d'euros l'an passé. Les volumes se sont significativement contractés, en particulier pour les téléviseurs. Ce segment de marché, qui avait été porté par l'essor des écrans plats et la fin de l'analogique, a plongé de 23%, à 6,7 millions d'unités. Ce niveau est bien loin du pic atteint en 2010 (à 8,8 millions d'exemplaires). Cette baisse a été généralisée à toute l'Europe (à l'exception de l'Allemagne où les ventes de téléviseurs ont été stables l'an dernier). La taille moyenne d'un téléviseur a bondi de 60 cm il y a dix ans à 84 cm en 2012 (+5 cm par rapport à 2011). GfK souligne que l'offre se complexifie et que l'adoption des nouvelles technologies (telles que la télévision connectée ou les écrans Oled) se fait un peu plus lentement. Le recul du marché français de l'électronique grand-public devrait être limité à 1,6% cette année. FTB/ACT/