Immobilier : les notaires broient du noir

29/04/2014 - 15:19 - Sicavonline
Immobilier : les notaires broient du noir

Faute d'être en mesure de dégager une tendance générale, les notaires misent sur une intensification de l'attentisme des acheteurs et des vendeurs. Ils entrevoient toutefois un possible sursaut du marché cet été.

Les indicateurs avancés des prix des appartements anciens en province publiés par les notaires de France anticipent une légère baisse des prix immobiliers sur le 1er semestre 2014. En Ile-de-France, les indicateurs avancés sur les avant-contrats laissent anticiper des prix de vente en très légère hausse au printemps 2014 dans Paris et une poursuite de l'érosion des prix des maisons en Grande Couronne. Côté perspectives, les notaires ne cachent pas leur embarras. Incapables de dégager une tendance générale, les officiers ministériels estiment néanmoins que le « sentiment actuel d'attentisme prudent devrait s'amplifier dans les prochaines semaines en l'absence de toute mesure de fluidification. » Sur le marché des accédants à la propriété, le maintien des taux d'intérêt à un niveau bas est, selon les notaires, un élément prépondérant mais il n'est pas le seul. Ils constatent en effet un net durcissement des conditions d'octroi des financements par les banques ; la lourdeur de mise en place des dossiers bancaires risque disent-ils de devenir un véritable frein, réprimant l'envie d'acheter, notamment pour les plus jeunes.

Des primo-accédants toujours sur la touche ?

L'augmentation récente des droits d'enregistrement dans la plupart des départements risque également de pénaliser de nombreux primo-accédants pour qui la constitution de l'apport personnel est de plus en plus difficile. « La conséquence de ces obstacles financiers est un recentrage de la demande sur des prix bas ou moyens au détriment des biens nécessitant des budgets plus importants. » jugent les notaires dans leur note de conjoncture. Au-delà de ces considérations financières, les officiers ministériels misent sur une confirmation des disparités géographiques déjà constatées. De façon générale, les grandes villes et leur première couronne résistent mieux que les zones rurales et les petites villes éloignées de pôles économiques.

L'effet qualitatif joue toujours à plein

Quel que soit le secteur, les notaires s'attendent à une exigence accrue des acquéreurs, informés par de nombreux diagnostics sur les qualités intrinsèques des biens qui leur sont proposés. Les notaires observent un désintérêt des acheteurs pour les biens obsolètes, démodés ou mal entretenus leur préfèrent des biens plus récents de bonne facture.

Les investisseurs toujours en retrait

Sans surprise, les notaires tablent sur le maintien de la frilosité des investisseurs : « l'incertitude fiscale, les dispositions contraignantes de la récente loi ALUR risquent de confirmer le manque d'appétence des acteurs de ce marché. » Dans ce contexte relativement difficile, les notaires recommandent aux acheteurs de rester à l'affut « de belles opportunités peuvent maintenant se présenter à ceux qui y seront attentifs ». En effet, d'après les notaires, les acquéreurs ont la main, le choix leur appartient ; un certain nombre de vendeurs, souhaitant vendre avant le 31 août 2014 pour bénéficier de l'abattement de 25% sur les plus-values réalisées, vont accepter de réviser leur prétentions et donner peut-être au marché un nouveau souffle tant attendu.

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