BNP PARIBAS : résultats supérieurs aux attentes, lourde amende éventuelle aux Etats-Unis

30/04/2014 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a réalisé au premier trimestre 2014 un bénéfice net de 1,668 milliard d'euros, en hausse de 5,2% grâce notamment aux économies générées par le rachat de la part de l'Etat Belge dans Fortis. les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un résultat net de 1,46 milliard d'euros Le résultat avant impôt s'élève, lui, à 2,547 milliards, en baisse de 3,7%. Le coût du risque a, lui, affiché une hausse de 173 millions à 1,084 milliard (68 points de base des encours de crédit à la clientèle), notamment en raison d'une provision de portefeuille de 100 millions d'euros en lien avec la situation exceptionnelle en Europe de l'Est et d'une augmentation chez BNL bc compte tenu d'un contexte toujours difficile en Italie. Le résultat brut d'exploitation a pour sa part augmenté de 0,8% à 3,531 milliards, mais il est en baisse de 3,6% pour les pôles opérationnels. Le produit net bancaire s'est, lui, élevé à 9,913 milliards, en baisse de 0,6%. Il intègre ce trimestre deux éléments exceptionnels pour un total net de 237 millions : une plus-value nette sur des cessions de titres exceptionnelles pour 301 millions ainsi que la réévaluation de dette propre (OCA) et du risque de crédit propre inclus dans les dérivés (DVA) pour -64 millions d'euros. Les éléments exceptionnels du produit net bancaire s'élevaient l'an passé à la même époque à +149 millions. BNP Paribas a jugé son bilan très solide. La solvabilité est élevée avec un ratio "common equity Tier 1 de Bâle 3 plein" à 10,6%. Le ratio de levier de Bâle 3 plein est ressorti à 3,7%. Quant à la réserve de liquidité du groupe, instantanément mobilisable, elle est de 264 milliards d'euros (247 milliards d'euros à fin 2013), soit plus d'un an de marge de manoeuvre par rapport aux ressources de marché. "BNP Paribas réalise ce trimestre des résultats solides dans un environnement économique encore peu porteur en Europe. Ce résultat a été obtenu par la résistance d'ensemble des revenus, la maîtrise continue des frais de gestion et malgré un coût du risque en hausse ce trimestre", a commenté le directeur général Jean-Laurent Bonnafé. BNP Paribas a également prévenu qu'un litige avec les autorités américaines au sujet de paiements impliquant des pays sanctionnés par les Etats-Unis pourrait se traduire par une pénalité financière importante, supérieure à une provision de 1,1 milliard de dollars déjà constituée fin 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 %, banque d'investissement (21 %) et gestion d'actifs (16 %) ; - Avancée rapide du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2 MdsEUR de réduction des coûts d'ici 2015 ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,3% en 2013, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,7 %, supérieur aux 3 % exigés.

Les points faibles de la valeur

- Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, aux soubresauts des crises en zone euro ; - Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise et affectée en 2013 par des amendes aux Etats-Unis ; - Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Dividende au titre de 2013 inférieur aux attentes ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 " : ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins, croissance des bénéfices par action de 10 % par an, économies en année pleine de 2,8 MdsEUR , en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie, redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée, en financement et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/