TF1 accroît ses marges au premier trimestre et poursuit son plan d'économies

30/04/2014 - 18:23 - Option Finance

(AOF) - TF1 a publié comme annoncé ses résultats trimestriels après la clôture de la Bourse de Paris ce mercredi. Le groupe de médias a affiché au terme des trois premiers mois de 2014 un résultat net part du groupe de 14,6 millions d'euros après une perte nette de 6,3 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant a aussi été rapatrié en territoire positif, à 10,9 millions d'euros contre -20,7 millions à fin mars 2013. Enfin, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 1,6% à 469,7 millions d'euros. TF1 invoque un marché publicitaire toujours difficile et un repli de son activité vidéo. TF1 précise avoir séparé les comptes d'Eurosprt International, actuellement en cours de cession au groupe américain de télévision Discovery. Il indique en outre la poursuite du plan d'optimisation lancé en 2012, avec la réalisation de 4 millions d'euros d'économies au cours du trimestre, pour un total de 60 millions depuis son lancement. L'objectif de 85 millions à fin 2014 semble donc en bonne voie et a permis de doper la rentabilité sur la période. En termes de perspectives, TF1 a en effet affirmé pouvoir réaliser les 25 millions d'euros d'économies restants, mais déplore l'attentisme des annonceurs sur le marché de la publicité. Sans communiquer d'objectif chiffrés, TF1 se réjouit de l'abondance de grands évènements pour le groupe au cours des prochains mois, comme la coupe du monde de football au Brésil cet été ou le passage à la gratuité de sa chaîne d'information continue LCI.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première chaîne française avec 29 % de parts de marché dans la télévision en clair avec 4 grandes marques -TF1 (23 % de parts d'audience), Eurosport, TMC, NTV- et, bientôt, HD1 ; - Première régie publicitaire en France, avec une expertise pluri-média remarquable ; - Large avance dans la TNT sur tous les aspects techniques, commerciaux, et éditoriaux, TMC étant la première chaîne de la TNT et la cinquième française ; - Poids croissant, à 31 % du chiffre d'affaires, des diversifications dans le mix-produit - télé-achat, e-commerce, contenus vidéo en rattrapage et à la demande, exploitation de licences, spectacles musicaux... ; - Stratégie pertinente dans la TV connectée (plateforme MyTF1 désormais disponible sur smartphone avec CONNECT) ; - Résistance des parts d'audience malgré le lancement de 6 chaînes en 2013 ; - Capacité à fortement diminuer le coût des programmes pour contrecarrer la baisse des recettes.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, caractérisé par des pressions sur les prix et les volumes et pertes de marché publicitaire au début 2013 au profit de M6 ; - Risque de fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et le démarrage fort de D8, filiale de Canal +, dans la TV gratuite ; - Poursuite attendue de la baisse du marché publicitaire français ; - Envolée des coûts de retransmission des matchs de football et arrivée de la concurrente BeIN Sport.

Comment suivre la valeur

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Utilisation du cash obtenu de la cession d'Eurosport International à l'américain Discovery ; - Avenir de la chaîne d'informations continues LCI dont la fermeture est envisagée en cas d'opposition du CSA au transfert sur les canaux gratuits ; - Résultat de la plainte déposée par Canal + et M6 contre TF1 pour abus de position dominante dans la publicité télévisuelle ; - Après l'avertissement sur chiffre d'affaires lancé en mai 2013, accélération du plan d'optimisation des coûts ; - Capital verrouillé par Bouygues, actionnaire à hauteur de 43,7 %, et par l'impossibilité législative d'une OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/