M6 : chiffre d'affaires trimestriel quasiment stable, les recettes publicitaires reculent

05/05/2014 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - M6 a publié ce lundi avant l'ouverture de la Bourse de Paris un chiffre d'affaires consolidé en hausse de 0,2% à 312,2 millions d'euros au titre de son premier trimestre 2014. Le groupe de télévision invoque un contexte économique toujours difficile et affiche un repli de 2% de son chiffre d'affaires publicitaire, à 190,1 millions d'euros, contre -3,9% un an plus tôt. En revanche, les activités non publicitaires ont vu leur revenu croître de 3,7% à 122,2 millions d'euros, principalement grâce au télé-achat. Le groupe propriétaire des chaînes gratuites M6, W9 et 6ter a par ailleurs rappelé la cession de son site de vente en ligne Mistergooddeal, finalisée début avril. Le groupe M6 indique en outre que son Ebitda sur le trimestre à reculé de 31,2% en un an, à 41,8 millions d'euros. Il attribue ce repli à la saisonnalité des activités, différente de celle de l'année précédente. En termes de perspective, la société indique que si la baisse du marché publicitaire se poursuit au second semestre, le groupe enregistrera sur l'année un recul de son résultat opérationnel annuel. Enfin, l'assemblée générale devrait se prononcer aujourd'hui sur la proposition d'un dividende ordinaire de 0,85 euro par action au titre de l'exercice 2013, inchangé par rapport à l'année précédente.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe télévisuel présent dans la télévision hertzienne, dont les revenus sont équitablement répartis entre M6 (3ème chaîne française et 2ème aux heures de grande écoute) et la diversification dans les chaînes thématiques et les droits audiovisuels ; - Gains réguliers de parts de marché (14 % à fin 2013) grâce à une politique volontariste d'investissements ; - Croissance soutenue par la montée en puissance des chaînes thématiques et le renforcement dans la TNT (W9, Paris Première, Teva, 6Ter...) à laquelle sont consacrés prioritairement les investissements ; - Capacités de réaction à la baisse du marché publicitaire via les diversifications qui contribuent à 38 % du chiffre d'affaires ; - Strict contrôle du coût des programmes ; - Structure financière saine permettant une distribution généreuse aux actionnaires.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, qui se traduit par trois années consécutives de baisse du chiffre d'affaires et par une baisse du bénéfice en 2013 ; - Manque de visibilité du marché publicitaire ; - Relance de la fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite ; - Absence à l'international.

Comment suivre la valeur ?

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Tendance donnée par les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) ; - Univers audiovisuel en profonde mutation : poids croissant d'Internet, fragmentation des audiences avec la TNT, montée en puissance de la VOD (vidéo à la demande), de la - TV connectée et entrée de nouveaux acteurs -Apple TV et Google TV ; - Relance du lancement d'une chaîne de télé-achat sur la TNT et du transfert de la chaîne Paris Première sur les canaux gratuits ; - Optimisation de la trésorerie nette par une opération de croissance externe, pour l'instant contrecarrée par la rareté des cibles ; - Résultat de la plainte contre TF1 pour abus de position dominante dans la publicité télévisée ; - Renégociations tarifaires de la publicité avec la synchronisation des écrans de 6ter et W9 ; - Filiale de RTL Group (48,4 % du capital, 34 % des droits de vote) non opéable, l'Etat français limitant à 49 % la part maximale pouvant être détenue par un seul actionnaire.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/