AIRBUS GROUP : hausse supérieure aux attentes des résultats trimestriels, objectifs maintenus

13/05/2014 - 08:30 - Option Finance

(AOF) - Airbus a publié ce mardi avant l'ouverture des marchés européens des résultats supérieurs aux attentes au titre de son premier trimestre 2014. Le constructeur aéronautique européen a affiché un résultat net en forte hausse de 93,4% à 439 millions d'euros, là où les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 321 millions. L'Ebit avant éléments non récurrents s'est pour sa part contracté de 4,6% à 700 millions d'euros, mais excède lui aussi les prévisions du marché établies à 644 millions d'euros. Enfin, le chiffre d'affaires a crû de 4,6% à 12,648 milliards d'euros. Les analystes attendaient 12,408 milliards. L'ensemble des divisions d'Airbus ont vu leur chiffre d'affaires et leur Ebit croître sur la période. Le chiffre d'affaires du premier métier du groupe, sa division Airbus en charge de la construction des avions civils, a crû de 2% à 8,937 milliards d'euros. Son Ebit a bondi de 18% à 546 millions d'euros. Airbus Helicopters a affiché la plus forte hausse en termes de revenu (+14% à 1,182 milliard d'euros) et de résultat d'exploitation (+190% à 58 millions d'euros). Enfin, Airbus Defence & Space a vu son chiffre d'affaires grimper de 3% à 2,743 milliards et son Ebit grimper de 1% à 85 millions. En revanche, les prises de commandes ont chuté de 57% sur un an, à 21,101 milliards d'euros à la fin du premier trimestre. " Le Groupe a de nouveau progressé au premier trimestre 2014, améliorant son chiffre d'affaires et son bénéfice par action, " a déclaré Tom Enders, directeur général d'Airbus Group. " Nous confirmons nos prévisions ; cependant il nous reste encore beaucoup de défis à relever d'ici la fin de l'année. La priorité reste l'exécution de nos programmes et la mise en oeuvre des plans de restructuration et d'amélioration. " Le groupe table sur un chiffre d'affaires annuel 2014 stable sur la base d'un taux de change de 1,35 dollars pour un euro. Il dit en outre attendre une rentabilité opérationnelle "modérée" sur l'année, comprise entre 7 et 8% du chiffre d'affaires, et un flux de trésorerie disponible avant acquisitions équilibré.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé pour Airbus commercial, de 7,1 années de livraisons hors A 350 (soit 1 700 avions à fin 2013) et maîtrise du calendrier de livraisons ; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (3/4 des revenus et 9/10èmes du carnet de commandes) ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Fort impact des investissements et des contraintes budgétaires gouvernementales sur le fonds de roulement qui devrait cependant être positif en 2014 ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques mais encore décotée par rapport à Boeing.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - Spéculations sur une consolidation des activités spatiales, sur une prise de contrôle total du missilier MBDA et sur des acquisitions hors du marché européen ; - Résultat au 1er semestre 2014 des négociations en cours avec les Emirats-Arabes-Unis sur la commande d'une soixantaine d'hélicoptères ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - Réalisation de l'objectif 2015 d'un contrôle de la dilution du programme A 350 et d'une marge opérationnelle comprise entre 7 et 8 % ; - Rumeurs de cession des participations minoritaires : 37,5 % dans MBDA, 30 % Arianespace et 46,3 % dans Dassault Aviation ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

La Commission Européenne a mis en place un plan de soutien de 4 milliards d'euros pour le secteur aéronautique d'ici 2020, pour lui permettre de développer le futur avion " vert ". L'objectif est de poursuivre les efforts dans le cadre du plan " Clean Sky ", pour réduire de moitié les émissions de CO2 du transport aérien d'ici à 2020. Lancé en 2008, avec un budget initial de 1,6 milliard sur sept ans, ce plan aurait déjà permis d'atteindre un tiers de l'objectif. La mise au point des prochaines générations d'avions et d'hélicoptères à l'horizon 2030 est également en ligne de mire. Les petites et moyennes entreprises de l'aéronautique ainsi que les instituts de recherche universitaire bénéficieront pour près d'un tiers des subventions européennes. FTB/ACT/