LAGARDERE : activité en repli au premier trimestre, perspectives reconduites

13/05/2014 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Au premier trimestre 2014, Lagardère a vu son chiffre d'affaires reculer de 6,2% à 1,526 milliard d'euros. Le groupe de médias indique avoir été pénalisé par un effet négatif de change de 27 millions d'euros, principalement à cause de la dévalorisation des dollars américain, australien et canadien face à l'euro, partiellement compensé par un effet de périmètre de +16 millions d'euros. Il indique que sa croissance organique est elle aussi négative, à -5,6%. Par branche, Lagardère Publishing a vu son chiffre d'affaires reculé de 6,3% (-5,3% en données comparables) à 393 millions d'euros en raison de la base de comparaison élevées un an plus tôt, consécutive au succès de la trilogie Cinquante nuances de Grey. Le revenu de Lagardère Services a cédé 2,1% (-0,9% en données organiques) à 858 millions d'euros, en grande partie à cause de l'arrêt de l'activité de vente de tabac en Hongrie. Lagardère Active enregistre un repli de 8,9% (-10,7% en données comparables) de son activité à 202 millions d'euros, la production télévisuelle ayant bénéficié d'un effet de comparaison défavorable et le marché de la publicité étant resté sous pression. Enfin, Lagardère Unlimited a accusé une chute de 33% de son revenu, à 73 millions d'euros par rapport à la même période en 2013 au cours de laquelle avait notamment eu lieu la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). En termes de perspectives, Lagardère a tout de même maintenu son objectif d'un résultat opérationnel Média en hausse de 0 à 5% en 2014, comme annoncé le 12 mars, hors effets de change et cession éventuelle de l'activité de distribution.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Holding diversifiée intervenant dans les médias (division Active pour la presse et l'audiovisuel - Elle, le JDD, Paris Match, Télé7jours, Europe 1, - et Lagardère Entertainment pour la production audiovisuelle), dans la distribution (réseaux de librairies et de presse) et dans l'édition (Publishing : marques Stock, Grasset, Astérix, Anaya), ainsi que dans la gestion des droits sportifs (Unlimited) ; - Profil désormais proche d'un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100% (54 % pour Services, 26 % pour Publishing, 7 % pour Unlimited et 5 % pour Active) ; - Bonne tenue de la division Publishing, tirée par la littérature générale en France et aux Etats-Unis et des activités de production télévisuelle, renforcées par le rachat de Réservoir Prod ; - Réussite de la diversification dans la distribution dans les aéroports, qui compense le recul continu de la distribution presse ; - Très bonne situation financière après les cessions dans EADS, Canal+France et Amaury ; - Distribution exceptionnelle en 2014 après la cession de la position dans Canal+France.

Les points faibles de la valeur

- Forte décote en Bourse en raison du maintien de participations minoritaires et du manque de visibilité sur la cession de ses activités jugées non stratégiques ; - Taille européenne encore insuffisante dans la production audiovisuelle, malgré un rang de leader en France dans le métier des séries, fictions et émissions de flux ; - Encore un manque de crédibilité de la branche Sports (Unlimited) depuis sa création en 2007, malgré d'importants investissements par acquisitions ; - Dans la division Publishing, montée de la concurrence des livres électroniques et baisse des revenus dans les manuels scolaire ; - Pertes structurelles des parts de marché des magazines face aux autres médias et baisse de leurs recettes publicitaires.

Comment suivre la valeur

- A suivre les actions de l'investisseur activiste américain Guy Wyser-Pratte (0,53% du capital depuis 2010) : volonté de se faire élire au conseil d'administration pour faire évoluer la stratégie, la gouvernance et le statut de commandite par actions de l'intérieur ; - Utilisation du cash, le groupe privilégiant la croissance organique pour les 3 prochaines années ; - Conditions financières de la vente, en avril 2014, d'une dizaine de magazines français et de celle à venir des réseaux de distribution hors France et Etats-Unis ; - Atteinte, en 2014, d'un bénéfice opérationnel pour la division Sport ; - Réalisation de l'objectif d'une hausse de 0 à 5 % du résultat opérationnel 2014 ; - Aucun caractère spéculatif en raison du statut de commandite par action (OPA impossible).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/