NEXANS : le PDG Frédéric Vincent débarqué ?

15/05/2014 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Depuis de longues semaines dans le viseur du fonds Amber Capital, quatrième plus gros actionnaire du groupe avec une participation de 5,5%, le PDG de Nexans Frédéric Vincent devrait a minima perdre la direction générale au terme de l'Assemblée générale qui se tient ce matin. Il est en outre tout sauf certain qu'il soit en mesure de conserver son poste de président du conseil. Dans le cas où il serait reconduit dans cette fonction, Amber Capital maintiendrait sa résolution qui demande la fin du mandat d'administrateur de Frédéric Vincent par anticipation et de facto son départ. La proposition du fonds de séparer les fonctions de président et de directeur général avait été rejetée en novembre dernier par la direction de Nexans. Celle-ci a depuis réaffirmé sa confiance en Frédéric Vincent à plusieurs reprises, mais est actuellement sous pression au vu des dernières publications du groupe. Le fabricant de câbles industriels a notamment essuyé une perte nette part du groupe de 333 millions d'euros l'an passé, contre un bénéfice net de 27 millions d'euros en 2012. Son chiffre d'affaires du premier trimestre 2014 est, lui, ressorti à 1,56 milliard d'euros, à comparer avec 1,668 milliard un an auparavant. Managing partner (associé) d'Amber Capital, Olivier Fortesa a par ailleurs souligné le mois dernier l'écart grandissant entre les performances de Nexans et de son concurrent italien Prysmian. La presse transalpine a la semaine dernière évoqué un rapprochement entre les deux entreprises, ce que le groupe français a catégoriquement démenti via un communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader mondial de l'industrie du câble, intervenant en Europe pour plus de la moitié des ventes ; - Clientèle diversifiée entre la transmission et opérateurs pour 43 %, les distributeurs et installateurs pour 26 % et l'industrie pour 26 % ; - Secteur porté par des tendances de long terme : création ou renouvellement des infrastructures d'énergie, de transports et dans l'industrie des biens d'équipement ; - Recentrage sur des activités à marge plus élevée (câbles spéciaux) et sur des segments porteurs (câbles d'énergie) ; - Renforcement de la situation financière après augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Problème structurel de flexibilité de l'outil de production des câbles sous-marins, d'adaptation de la division câbles terrestres à la concurrence asiatique et de perte de compétitivité dans les câbles industriels ; - Visibilité de seulement 3 à 6 mois ; - Effets de change pénalisants, notamment contre la couronne norvégienne et les devises émergentes ; - Procédures en cours et amendes de la Commission européenne pour comportement anti-concurrentiel ; - Perte nette en 2013, d'où une suspension du dividende.

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique très sensible à la conjoncture ; - Forte sensibilité aux variations des métaux non ferreux, du cuivre en particulier ; - Application du plan de réorganisation et de réduction des capacités de productions (15 sites concernés, surtout en Europe) qui devrait permettre un relèvement de la marge opérationnelle dès 2014 ; - Révision en baisse des objectifs 2015 d'une hausse annuelle de 4,5 % à 5 % du chiffre d'affaires et d'une marge opérationnelle de 5,1 % à 5,7 % ; - Incertitudes sur le maintien du dirigeant, dont le départ serait exigé par des fonds activistes ; - Valeur non opéable, BpiFrance détenant 7,8 % environ du capital, derrière le chilien Madeco, actionnaire de référence avec 25 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Les ventes de smartphones dépassent désormais celles de téléphones classiques. Au second trimestre 2013, d'après le cabinet d'analyse Gartner, 225 millions de smartphones ont été commercialisés. Ils représentent 51,8% des ventes totales d'appareils de téléphonie mobile. Sur la période, les ventes de 210 millions de téléphones classiques sont en baisse de 21%. Au second trimestre, le marché des smartphones a été particulièrement dynamique en Asie-Pacifique (+74%), en Amérique latine (+55%) et en Europe de l'est (+31%). Samsung Electronics a confirmé son leadership parmi les fabricants de mobiles, avec 107 millions d'appareils vendus (toutes catégories confondues) et 24,7% du marché mondial. Nokia est le second acteur, mais ses positions continuent de se détériorer. Il ne détient plus que 14% du marché mondial, contre près de 20% l'année précédente, en dépit du succès de sa gamme de smartphones Lumia. Avec 71 millions d'unités commercialisées, Samsung Electronics détient une part de marché de 31,7% dans les smartphones. Sur ce créneau ultra-concurrentiel, la part de marché du numéro deux, Apple, a chuté de 18,8% à 14,2% sur un an. LG Electronics devient le troisième fabricant de smartphones avec 3,8% de parts de marché, devant Lenovo (2,8% de parts de marché). FTB/ACT/