Changement de gouvernance d'AREVA : Arnaud Montebourg confirme

15/05/2014 - 17:12 - Option Finance

(AOF) - Comme l'avaient révélé nos confrères des Echos, Areva se prépare à changer de gouvernance. Arnaud Montebourg l'a confirmé tout à l'heure lors de la séance des questions d'actualité au Sénat. Le ministre de l'Economie a indiqué que les principaux actionnaires du numéro un mondial de l'atome civile, dont l'Etat et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables, ont demandé à la direction de lancer le processus qui doit déboucher sur sa transformation en une société à conseil d'administration. "Il s'agit d'une évolution importante car elle permettra aux actionnaires de contrôler davantage et de faire passer devant le conseil d'administration un certain nombre de décisions stratégiques, qu'elles concernent les mines, qu'elles concernent les alliances, qu'elles concernent les rachats ou les défaisances", a commenté Arnaud Montebourg. Ces propos interviennent quelques jours avant l'assemblée générale des actionnaires d'Areva et peu après la publication d'un pré-rapport de la Cour des comptes. Très critique à l'endroit d'Anne Lauvergeon, présidente entre 2006 et 2011, cette dernière a également évoqué l'organisation de la gouvernance de la société, jugée responsable de choix aujourd'hui décriés. Pierre Blayau est actuellement président du conseil de surveillance d'Areva et Luc Oursel est à la tête de son directoire. Le premier deviendrait, selon le quotidien économique, président du conseil d'administration, tandis que le second occuperait les fonctions de directeur général.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Pacifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant cinq fois supérieur au chiffre d'affaires ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Echec de la cession de la filiale australienne Canberra ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.

Comment suivre la valeur

- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Poursuite de l'avancée du plan " Action 2016 " de réduction des coûts (1 m FTB/ACT/