Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 pénalisé par le PIB et Wall Street

15/05/2014 - 17:51 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont nettement reculé, pénalisés une croissance décevante au premier trimestre et l'ouverture en repli Wall Street. Le PIB de la zone euro a en effet progressé de 0,2%, soit deux fois moins qu'attendu en raison notamment des performances décevantes de la France, de l'Italie et des Pays-Bas. La baisse des actions s'est accélérée et s'est étendue après l'ouverture de Wall Street, seule une poignée de valeurs du SBF 120 ont échappé à la baisse. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,25% à 4 444,93 points et le FTSE Eurotop 100 a perdu 0,61% à 2 754,89 points. En hausse de 3,95% à 90,70 francs suisses, l'action Richemont s'est hissée en tête du SMI après la publication des résultats annuels du groupe de luxe suisse et l'annonce d'un dividende en nette hausse au titre de l'exercice 2013. L'entreprise versera en effet 1,4 franc suisse par action en numéraire, soit 40 centimes de plus qu'au titre de 2012. De quoi compenser les hausses moins marquées que prévu du résultat net (+3% à 2,067 milliards d'euros) et des ventes (+5% à 10,649 milliards d'euros). Le consensus des analystes attendait respectivement 2,137 milliards d'euros et 10,73 milliards. A Paris, Vivendi (-0,92% à 18,76 euros) a reculé après des résultats trimestriels en demi-teinte. Le groupe a pratiquement accompli son recentrage sur les médias. SFR, en cours de cession à Numericable, n'apparaît désormais plus dans les comptes. Hors SFR, Maroc Telecom et Activision, le résultat net ajusté a bondi de 20,1% grâce à des frais financiers plus faibles et un impôt en baisse, à 161 millions d'euros. Le consensus tablait sur 141 millions. L'Ebita a en revanche reculé de 11,2% à 268 millions d'euros du fait d'un calendrier footballistique défavorable à Canal+. Le chiffre d'affaires a, lui, cédé 3,7% à 2,722 milliards d'euros là où les analystes tablaient sur 2,766 milliards. De son côté, Korian-Medica a cédé 4,05% à 27,49 euros, victime de prises de bénéfices après avoir dévoilé des ventes en ligne avec les attentes. L'action du spécialiste de la dépendance, né de la fusion récente des deux groupes Korian et Medica, gagne cependant encore 33,5% depuis le 1er janvier. Au premier trimestre, Korian-Medica a enregistré une hausse de 4,3% de son chiffre d'affaires à 601,5 millions d'euros en données pro forma. Medica est en effet intégré dans les comptes depuis le 1er avril 2014.

Les chiffres macroéconomiques

Au cours du premier trimestre 2014, le PIB a augmenté de 0,2% dans la zone euro et de 0,3% dans l'Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon les estimations rapides publiées par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Les économistes anticipaient en moyenne une progression de 0,4% pour la zone euro. La France a enregistré une croissance nulle au premier trimestre 2014. L'Insee a dévoilé ce jeudi une stagnation de l'économie marquée notamment par un recul de la consommation des ménages (-0,5% contre +0,2% au trimestre précédent), de l'investissement (-0,9% contre -0,1% fin 2013) et du solde commercial (-0,2% contre +0,3%). Le repli de ces principales composantes de la croissance a été compensé par une variation positive des stocks (+0,6% après -0,3%). Il s'agit principalement de stocks de produits pétroliers raffinés, précise l'institut français de statistiques. Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'est établi à 0,7% en avril 2014, contre 0,5% en mars, a annoncé Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Un an auparavant, il était de 1,2%. Le taux d'inflation mensuel a été de 0,2% en avril 2014. Aux Etats-Unis, 297 000 inscriptions hebdomadaires ont été dénombrées la semaine dernière. Le consensus Reuters tablait sur 320 000 nouveaux demandeurs d'emploi, après 321 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 319 000). Les prix à la consommation ont pour leur part crû de 0,3% le mois dernier, conformément aux attentes des économistes. Ils avaient progressé de 0,2% en mars. L'indice Empire State qui mesure l'activité manufacturière dans la région de New York est, lui, ressorti à 19 points le mois dernier, très nettement au-dessus des attentes du consensus Reuters qui le donnait à 5,0. Il s'était établi à 1,3 point en avril. La production industrielle a en revanche reculé de 0,6% le mois dernier, alors que les économistes misaient sur sa stabilité. Elle avait crû de 0,9% en mars (chiffre révisé de +0,7%). Enfin, l'indice de l'activité manufacturière de la Fed pour la région de Philadelphie s'est établi à 15,4 points ce mois-ci, après 16,6 en avril. Le consensus des économistes tablait sur une baisse plus marquée à 14 points. A la clôture, l'euro est en légère hausse face au dollar à 1,3721.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus. Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. FTB/MAF/5