La zone euro demeure très dépendante de la croissance allemande, souligne Natixis AM

20/05/2014 - 16:40 - Option Finance

(AOF / Funds) - Selon Natixis AM, il ne fait guère de doutes que la BCE assouplira sa politique monétaire à l'issue de sa réunion du 5 juin prochain. L'activité déçoit et les anticipations d'inflation s'ajustent à la baisse. De fait, la croissance de la zone euro ressort à 0,2% au premier trimestre de 2014 (+0,9%). Seule l'Allemagne tire son épingle du jeu (+0,8%). La faiblesse de l'économie française (+0%) décrite par les enquêtes PMI transparaît dans la contraction de 0,5% de la consommation des ménages et la rechute de l'investissement global (-0,9%, dont -2,6% dans le secteur du logement). Les dépenses publiques et les variations de stocks sont les seuls postes de la demande en croissance. L'économie des Pays-Bas (-1,4%), elle, a rechuté en raison d'une forte baisse des ventes de gaz. Au sud de l'Europe, l'Espagne affiche une croissance de 0,4%, alors que la reprise subit un coup d'arrêt au Portugal (-0,7%) et en Italie (-0,1%). Cet écart de performance contribue déjà à une réouverture des déséquilibres externes espagnols. En parallèle, les anticipations d'inflation diminuent. L'enquête trimestrielle de la BCE fait état d'une baisse moyenne de 0,2pp des projections d'inflation pour 2014-2016. Malgré un risque de déflation jugé faible (inférieur à 2%), l'ancrage des anticipations à un niveau compatible avec la cible de 2% est mis en question (1,5% prévu en 2016). En conclusion, la zone euro reste très dépendante de la croissance allemande, souligne Natixis AM. Le ralentissement anticipé outre-Rhin par la BuBa et l'enquête ZEW pourrait remettre au jour la fragilité de cette reprise d'autant que les anticipations d'inflation s'éloignent de la stabilité des prix. La BCE gagnerait sans doute à anticiper toute mesure de stimulation monétaire afin d'inverser cette dynamique inquiétante, estime le gérant. AUT/MAF