CNP ASSURANCES : émission obligataire subordonnée de 500 millions d'euros

28/05/2014 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a finalisé le 27 mai 2014 une émission subordonnée de 500 millions d'euros, de maturité légale 5 juin 2045 avec une première date de remboursement optionnel le 5 juin 2025. " L'émission a attiré un carnet d'ordres de près de 5 milliards d'euros réparti sur plus de 350 investisseurs ", a précisé le premier assureur de personnes en France. Elle permettra le refinancement des prochaines échéances obligataires. L'obligation a été structurée de façon à être considérée comme du capital, tant sur le plan réglementaire que pour l'agence de notation Standard & Poor's. Dans le référentiel Solvabilité 1, elle sera admise en couverture de la marge de solvabilité. Dans le futur régime prudentiel Solvabilité 2, elle devrait être considérée comme du capital Tier 2. L'émission portera intérêt au taux fixe de 4,25% pendant 11 ans. Le coupon sera ensuite refixé tous les 5 ans aux nouvelles conditions de taux d'intérêt. Il s'agit du troisième coupon le plus bas payé par l'industrie de l'assurance en Europe pour une dette subordonnée libellée en euros et répondant aux critères de capital Tier 2 sous Solvabilité 2. Ce coupon fixe est le plus bas payé par le Groupe CNP Assurances depuis sa première émission subordonnée en 1999. Le règlement est prévu pour le 5 juin 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader français de l'assurance-vie des particuliers avec 20 % du marché ; - Diversification à l'international (49 % du produit net d'assurances en France, 40 % en Amérique latine et 11 % dans le reste du monde, essentiellement en Europe) ; - Transition de l'offre vers les produits de risques assurantiels -prévoyance, santé et assurance-emprunteurs (leader sur l'assurance des prêts)-, aux marges plus élevées ; - Bonne couverture de la marge de la solvabilité (302 % y compris les plus-values latentes, 185 % de marge " Solvabilité 2 ") ; - Accord de distribution jusqu'en 2021 avec le réseau bancaire du Brésilien Caixa Seguros sur un marché très dynamique (40 % du résultat opérationnel), seul vrai relais de croissance de l'assureur ; - Distribution en numéraire, après trois ans de versement en actions.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité faible sur le marché français ; - Concurrence très forte des produits d'épargne bancaires (Livrets A, LDD...) et décollecte sur les contrats en euros, principalement ceux distribués par La Poste ; - Faible dynamique à moyen terme du marché de l'épargne (marchés financiers volatils, évolutions dans la fiscalité de l'épargne, maturité des contrats, accélération des départs à la retraite liés au " Papy Boom ", baisse de la consommation...) ; - Sensibilité à la dévaluation du real brésilien ; - Refus de la direction de donner des objectifs annuels, mal compris de certains investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Revenus des assureurs fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt d'une part, par les tendances du marché de la retraite, de la santé et de l'épargne d'autre part ; - Risque lié à l'environnement législatif : réflexions en cours sur une obligation d'investir dans l'immobilier résidentiel qui serait imposée aux assureurs en contrepartie de l'avantage fiscal offert aux porteurs de contrats ; - Vacillement du plan stratégique en quatre points dont le premier (renforcement des partenariats Banques Populaires-Caisses d'épargne) est remis en cause par la BPCE (autres points : déploiement des assurances emprunteurs et prévoyance, développement de la prévoyance collective auprès des TPE/PME, renforcement des parts de marché au Brésil) ; - Evolution des négociations avec la BPCE qui ne devrait pas renouveler son accord de distribution à partir de 2016 ; - Pacte d'actionnaires publics regroupant 77,6 % du capital : intérêt des minoritaires peu défendus.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Au mois de juillet le secteur français de l'assurance-vie s'est bien redressé avec une collecte nette (différence entre les cotisations et les prestations) de 1,9 milliard d'euros. Sur les sept premiers mois de l'année, la collecte nette s'est élevée à 9,6 milliards d'euros. L'assurance-vie française avait précédemment subi un mois de juin marqué par une décollecte de 300 millions d'euros et une année 2012 exécrable (avec une décollecte nette de 3,6 milliards d'euros). Elle a profité de la baisse de rémunération de l'épargne réglementée (Livret A et LDD) et des livrets bancaires. En juillet la collecte nette du Livret A a chuté de 82% (sur un an), à 380 millions d'euros. Au niveau européen, Moody's constate que la majorité des plus grands assureurs européens ont réduit leur levier financier entre 2007 et 2012. Ils utilisent une partie de leur trésorerie excédentaire pour réduire leur endettement. Cette stratégie, plus conservatrice en termes de gestion du capital, résulte non seulement de l'incertitude économique en Europe continentale mais aussi de résultats inférieurs à leurs niveaux d'avant la crise. FTB/ACT/