EUTELSAT en baisse après la sortie du capital d'Abertis

03/06/2014 - 09:21 - Option Finance

(AOF) - Lanterne rouge du SBF 120 dans les premiers échanges, Eutelsat (-3,28% à 24,88 euros) est pénalisé par l'annonce de la sortie de son capital d'Abertis. Détenteur jusqu'à présent d'une participation de 5,01% dans l'exploitant de satellites, l'actionnaire en a cédé l'intégralité. Entré au capital en 2007, Abertis avait dans un premier temps vendu 16,1% du tour de table en janvier 2012. En juin suivant, il avait ensuite cédé au chinois China Investment Corporation 7% additionnels. A cette époque, Abertis détenait encore 8,35% du capital. Sa participation avait été ramenée à 5,01% l'an passé après l'abandon de ses sièges au conseil d'administration. UBS et Barclays seront co-teneurs de livres du placement, a précisé Abertis dans une notification aux autorités boursières espagnoles.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader européen de l'industrie des satellites avec une part de marché de 30 % en Europe (y compris Europe centrale), présent à 68 % dans les applications vidéo et à 20 % dans les services de données ; - Activité fondée sur des contrats à long terme offrant une bonne visibilité du carnet de commandes, à des niveaux records (4,1 ans de chiffre d'affaires) ; - Fidélité des groupes de télévision - plus de 5 000 chaînes diffusées - à un opérateur de satellites en raison du coût de réorientation des antennes paraboliques des clients vers une nouvelle position orbitale ; - Implantation dans les zones dynamiques : Europe Centrale, Balkans, Russie, Afrique du Nord, Moyen-Orient et Mexique ; - Perspectives encourageantes dans la télévision 3D et le très haut débit (technologies nécessitant davantage de capacités satellitaires) entraînant une extension des lancements dans les prochaines années ; - Levée des doutes sur les perspectives du satellite KA-SAT, porté par les contributions de l'Ukraine, la Russie, la France et l'Espagne et par un panel élargi d'applications, ainsi que sur le litige avec SES sur la position 28,5° ; - Politique de distribution de plus de 65 %.

Les points faibles de la valeur

- Forte exigence historique des investisseurs sur les perspectives de croissance depuis l'alerte sur résultats de mai 2012 et celle, un an plus tard, sur le chiffre d'affaires ; - Absence du créneau de la capacité incrémentale en vidéo jusqu'en 2015 ; - Dans la division données, concurrence des réseaux terrestres optiques et surcapacité en Afrique ; - Difficultés financières de certains clients (Afrique, Moyen-Orient) et dépendance aux budgets de la défense américaine (11 % du chiffre d'affaires) ; - Profil de croissance ralenti en 2014 ; - Offensive de la concurrence en Afrique, de la part des autres opérateurs satellitaires et des spécialistes de la fibre.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance remis en cause par les avertissements de mai 2012 et mai 2013 ; - Risques à terme avec le lancement prochain d'une TV connectée par Apple, Yahoo et Google et avec la diffusion de l'iTV qui menace le modèle économique des chaînes payantes, principales clientes des opérateurs satellitaires ; - Rumeurs d'une offre de rachat sur Optus Sat, filiale australienne de Singapore Télécommunications ; - Issue des renouvellements de contrats avec l'armée américaine ; - Atteinte de l'objectif 2013-2014 d'un chiffre d'affaires en hausse de plus de 2,5 %, d'une marge d'EBITDA autour de 77 %, et cela jusqu'à l'exercice 2015-2016 ; - Exercice décalé clos le 30 juin ; - Valeur non opéable (25,6 % des titres au Fonds stratégique d'investissement), dont la valorisation est freinée par l'éventuel désengagement total d'Abertis (encore 5 ,6 % du capital) derrière China Investment Capital (19,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/