GDF SUEZ s'ajuste au prix du placement

25/06/2014 - 09:09 - Option Finance

(AOF) - En repli de 3,08% à 20,17 euros, GDF Suez accuse la deuxième plus forte baisse du CAC 40 après le placement par l'Etat de 3,1% de son capital. L'opération a remporté environ 1,5 milliard d'euros, ont annoncé ce matin le ministre des Finances Michel Sapin et le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg. Selon Reuters, l'opération qui porte sur 75 millions d'actions a été réalisée à un prix de vente de 20,18 euros par titre, représentant une décote de 3% par rapport au prix de clôture de mardi soir. Une décote conforme à la baisse du titre qui s'ajuste en effet sur le prix de l'opération. "Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une politique de gestion active des participations de l'Etat, qui doit permettre de dégager des ressources pour des secteurs porteurs de développement économique et pour le désendettement de l'Etat, dans le respect des intérêts patrimoniaux et stratégiques de l'Etat", ont déclaré les deux ministres dans un communiqué commun. L'Etat conserve 33,6% du capital de l'énergéticien. L'Etat avait annoncé mardi envisager de vendre entre 3,1% et 3,6% du capital de GDF Suez, précisant que le produit de la cession pourrait être utilisé pour financer la montée de l'Etat au capital d'Alstom. L'Etat a conclu dimanche un accord avec Bouygues qui lui accorde une option d'achat sur 20% du capital d'Alstom, dans le cadre de la reprise de l'essentiel de la branche énergie du groupe français par General Electric.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d'efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l'environnement ; - Montée en puissance des activités à l'international -Amérique du Nord (5,5 %), Asie-Moyen Orient et Océanie (9,8 %)- la France restant le premier marché du groupe (38,5 %), devant la Belgique (11,4 %) et le reste de l'Europe (29,1 %) ; - Au-delà des branches énergie Europe (53 %) et International (19 %), croissance des divisions global Gaz et GNL (7 %), services à l'énergie et l'environnement (18 %) et infrastructures, à la rentabilité opérationnelle très supérieure à celle de la production pure d'énergie ; - Stratégie désormais fondée sur la transition énergétique en Europe, les services à l'énergie et les grandes infrastructures gazières hors d'Europe (Japon et émergents) ; - Réduction drastique de la dette en 2013.

Les points faibles de la valeur

- Pression fiscale et réglementaire accrue et conditions de marché difficiles en Europe, premier marché du groupe avec 80 % du chiffre d'affaires, devant l'Asie-Pacifique (9 %), et les deux Amérique (5,5 %) ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français, actionnaire à hauteur de 36 %, qui prévoit un élargissement des tarifs sociaux ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10 % de l'EBITDA) où la nouvelle taxe sur le nucléaire représentera environ 250 millions d'euros par an et où montent les spéculations sur un redressement fiscal ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF, où la fermeture des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2 a pesé sur la rentabilité avant une autorisation de redémarrage à partir de juin 2013 ; - Prévisions par les analystes de résultats 2014 inférieurs à ceux de 2013 du fait du réchauffement en Europe et au Brésil et de l'impact de la cherté de l'euro ; - Spéculations insistantes sur le lancement d'obligations convertibles -qui dilueraient le bénéfice par action- et sur un recul du dividende versé au titre de 2013.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt et aux décisions politiques ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Evolution de la politique européenne sur la mise en place de mécanismes de capacités garantissant la sécurité d'approvisionnement et d'un marché fiable du CO2 ; - Exécution du plan d'actions Perform 2015 : d'une part 11 Mds de cessions d'actifs matures en Europe, entre 2013 et 2014 ; d'autre part, 7 à 8 Mds d'investissements bruts annuels sur 2013-2015 (centrale hydro-électrique de Jirau et exploration de gaz naturel au Brésil, usine méthanière en Louisiane, contrats dans le gaz en Chine...) ; - Accroissement du portefeuille de GNL (20 Mt attendues en 2017 contre 16 Mt vendues en 2013) dont le groupe est 3ème fournisseur mondial ; [-86]ª- Rumeurs de cession partielle de la position dans Suez Environnement, détenu à 36 % ; - Valeur non opéable, car contrôlée à 36,7 % par l'Etat français, et dont le capital évoluera : vers un désengagement total, en 2017, de GBL (groupe Albert Frère, actionnaire à 2,4 %) et vers un désengagement partiel de l'Etat français, repoussé pour cause de " cours pas suffisamment élevés ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/