BNP PARIBAS : sanction historique en vue (presse)

30/06/2014 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - Le suspens touche à sa fin. Selon plusieurs sources de presse, la justice américaine devrait dévoiler ce soir les termes de l'accord amiable conclu avec BNP Paribas, accusé d'avoird contourné les règles d'embargo américain pendant plusieurs années. L'amende devrait avoisiner les 9 milliards de dollars. Une sanction record, qui représente plus de quatre fois le montant maximum jamais payé pour une violation d'embargo. BNP Paribas devrait par ailleurs plaider coupable, révèlent Les Echos. Le texte du plaider-coupable a été rédigé conjointement par ses avocats et ceux du ministère de la Justice. Chaque mot a été pesé et discuté, précise le quotidien. En effet, la reconnaissance d'un délit pénal aux Etats-Unis peut entraîner une suspension de licence dans d'autres pays et la banque a grand intérêt à relativiser la gravité de ses fautes. Selon Les Echos, BNP Paribas envisage d'envoyer un communiqué de presse aussitôt que le ministre de la Justice, Eric Holder, prendra[-16]ð la parole. Le directeur général Jean-Laurent Bonnafé a fait un premier pas vendredi dernier en les avertissant par courrier que la banque serait sanctionnée " lourdement ". Le journal souligne qu'en proportion des transactions délictueuses (30 milliards de dollars), BNP Paribas ne s'en sort toutefois pas si mal: " La banque paie environ 30 centimes pour chaque dollar[-16]ð délictueux. Dans d'autres affaires, il est arrivé que des banques paient 1 dollar pour chaque dollar de fraude ", rappelle Pierre de Ravel, avocat à New York, cité par Les Echos. Par ailleurs, BNP Paribas devrait conserver un accès au dollar. La banque craignait que les juges l'empêchent de réaliser toute transaction dans cette monnaie. Au final, cette interdiction ne devrait frapper principalement que ses activités pétrole et gaz à Paris, Genève et Singapour.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 % (les [-13]ó du bénéfice d'exploitation), banque d'investissement (21 % des revenus et du résultat) et gestion d'actifs (16 % et 11 %) ; - Renforcement du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2,8 Mds de réduction des coûts entre 2013 et 2015 ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,3 % en 2013, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,7 %, supérieur aux 3 % exigés.

Les points faibles de la valeur

- Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, aux soubresauts des crises en zone euro ; - Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise et affectée en 2013 par des amendes aux Etats-Unis ; - Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Risque élevé d'une amende record aux Etats-Unis ; - Dividende au titre de 2013 inférieur aux attentes ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge ; - Plan stratégique 2014-2016 jugé peu innovant par les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 " : - ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins, - croissance des bénéfices par action de 10 % par an, - économies en année pleine de 2,8 Mds , - en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie, redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée, en financements et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

S&P relativise la solidité financière des banques françaises. Si elle est supérieure à celle des banques d'Europe du Sud, elle demeure derrière celles des pays d'Europe du Nord. Toutes les banques sont engagées dans la bataille digitale, à travers leurs banques en ligne, pour tirer la croissance dans les années à venir. La majorité des banques françaises mise également sur les marchés émergents. La Société Générale veut poursuivre son développement en Europe de l'Est et en Afrique. BNP Paribas va accélérer son expansion en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, mais aussi en Turquie et en Europe centrale. Quant au groupe BPCE, il souhaite se développer en Afrique subsaharienne. En revanche le Crédit Agricole, va poursuivre son recentrage sur sa banque de proximité en France suite à ses mésaventures en Grèce. FTB/ACT/