PEUGEOT : Thierry Peugeot débarqué du conseil de surveillance

04/07/2014 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - La famille Peugeot a décidé de ne plus être représentée par Thierry Peugeot au conseil de surveillance de PSA en raison de son opposition à la stratégie qui a conduit à la montée du chinois Dongfeng au capital du groupe automobile français. Il est remplacé dès à présent par une de ses soeurs, Marie-Hélène Roncoroni. Thierry Peugeot s'est toujours montré critique vis-a-vis de la montée de Dongfeng au sein du capital de PSA et a longtemps cherché une solution alternative. Des critiques matérialisés dans un entretien aux Echos lundi 30 juin. Dans celui-ci, Thierry Peugeot fustige non seulement la stratégie du constructeur chinois, désormais partenaire de PSA, mais aussi et surtout celle de l'Etat, qui possède désormais 14% du capital du constructeur français, un niveau équivalent à celui de Dongfeng et de la famille Peugeot. Thierry Peugeot est donc écarté du conseil de surveillance et ce, trois mois seulement après avoir perdu sa place de président du Conseil au profit de Louis Gallois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot, Citroën et bientôt DS pour le segment luxe, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine et au Brésil ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Fortes positions en Europe avec 11 % de parts de marché ; - Partenariat financier et opérationnel avec le chinois DongFeng qui donnera de la souplesse financière au groupe ; - Arrivée à la direction de Carlos Tavares, apprécié des investisseurs ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, avec un recul des ventes de 5 % en 2013, et exposition à la Russie ; - Perte de contrôle de 50 % des activités de financement en Europe ; - Dilution de la part des actionnaires après l'augmentation de capital de 3,9 Mds au printemps 2014, réservée pour 1,05 Md au chinois DongFeng et à l'état français.

Comment suivre la valeur

- Valeur de redressement, ultra-cyclique ; - Exécution du plan 2014/2018 " Back in the race " : - free cash flow positif dès 2016 et marge opérationnelle de 2 %, - différenciation des 3 marques Peugeot, Citroën et DS, marque premium, - croissance offensive en Chine avec un doublement du réseau entre 2013/2014, grâce au partenariat avec DFM, - forte réduction du nombre de modèles d'où une production plus rationnelle ; - Réussite du nouveau positionnement de Citroën, qui lance 2 nouveaux modèles, la C4 Cactus et la C1, assortis de modes de commercialisation en leasing ; - Poursuite ou non de la collaboration avec Mitsubishi dans les voitures électriques et du projet technologique Hybrid Air ; - Spéculations sur une cession totale ou partielle de la participation dans l'équipementier Faurecia ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot qui devra laisser entrer le chinois Dongfeng dans le capital, à hauteur de 14 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le Parlement européen a définitivement adopté une réforme impliquant la réduction de 27% des émissions de CO2 des voitures neuves entre 2015 et 2021. Cette décision s'inscrit dans une politique qui consiste à limiter la contribution du secteur des transports au réchauffement climatique. Les véhicules particuliers représentent aujourd'hui environ 12% des émissions européennes de gaz à effet de serre. Le premier objectif de 130 g/km pour 2015, correspondant à une consommation moyenne de 5,5 l/100 km d'essence ou de 4,9 l/100 km de gazole, devrait être facilement atteint, notamment car la crise économique actuelle favorise le choix de petites voitures. En revanche, l'objectif de 95 g/km en 2021, correspondant à des consommations de 4,0 l/100 km d'essence, 3,6 l/100 km de gazole, est beaucoup plus compliqué à atteindre pour les constructeurs. FTB/ACT/