SAFRAN : Rolls-Royce et Hispano-Suiza unissent leurs forces

04/07/2014 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Rolls-Royce et la filiale du groupe Safran, Hispano-Suiza, ont signé un protocole d'accord afin de créer une coentreprise exclusive sur le long terme pour le développement de systèmes de transmission de puissance. La société, qui serait détenue à parité, couvrirait la gamme complète des applications moteurs civils de Rolls-Royce. Basée sur l'expertise et la complémentarité des compétences de ses maisons mères, la joint venture à parts égales couvrirait la gamme complète des applications moteurs civils de Rolls-Royce. Ses activités seraient réparties en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, avec un site de production dans un pays compétitif. Le siège social de la coentreprise serait basé en France. Leader mondial, Hispano-Suiza équipe près de 60 % des avions de plus de 100 places et bénéficie d'une base installée sur plus de 30 000 moteurs dans le monde.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Equipementier aéronautique issu de la fusion Scnema-Sagem, organisé en quatre divisions, la propulsion (53 % du chiffre d'affaires), l'équipement aéronautique (28 %), la défense (8,9 %) et la sécurité (10 %) ; - Stratégie de croissance claire : priorité à l'aviation civile, renforcement et développement de ses leaderships dans la Propulsion, les Equipements aéronautiques, renforcés avec l'achat des activités de distribution électrique pour cockpit d'Eaton Aerospace, et la Sécurité (marché peu cyclique avec une croissance à 2 chiffres) ; - Partenariat historique (jusqu'en 2040) avec GM sur le moteur civil le plus vendu au monde, CFM56, un catalyseur de croissance pour Safran ; - Récurrence du chiffre d'affaires dans l'après-vente pour moteurs civils (plus de la moitié des revenus) et à rentabilité élevée ; - Après de lourds efforts en R&D (l'un des tous premiers dépositeurs de brevets en France), capitalisée à 60 % en 2013, vers une stabilisation puis un recul à 1,1 Md en 2016, contre 1,3 Md ; - Visibilité des résultats futurs avec des commandes supérieures à près de 4 fois les ventes, cash flows récurrents élevés, situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Manque de taille critique, face à l'éventuelle émergence d'un géant EADS-BAE ; - Sensibilité aux monnaies américaine, brésilienne et indienne ; - Recul début 2014 de la division défense ; - Pressions sur les besoins en fonds de roulement, dues aux retards de paiement des administrations ; - Valeur chère en Bourse, avec un cours à ses plus hauts depuis 13 ans.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité aux projets de consolidation du secteur européen -projet avorté de la fusion entre EADS et BAE, négociations pour des échanges d'actifs avec Thales ; dossier Zodiac... ; - Capacité de résistance sur les prix lors des négociations tarifaires avec les constructeurs aéronautiques ; - Réponse des clients au moteur LEAP, successeur du CFM 56 ; - Retombées des investissements, en croissance externe et interne, au Brésil, 6ème économie mondiale aux besoins solvables et élevés en défense, sécurité et optronique ; - Réalisation des objectifs 2014 : hausse de 5 % des ventes et " légèrement supérieure à 10 % du résultat opérationnel " ; - Valeur non opéable, l'Etat détenant encore 22,4% des titres, devant les salariés, avec 14,5 % et 22,1 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Après la course aux commandes, Airbus et Boeing sont engagés dans une course aux livraisons qui devrait se poursuivre dans les prochaines années. Avec plus de 10.000 appareils à livrer, les deux avionneurs s'affrontent sur les cadences de production. Le Gifas estime que la dynamique du secteur français est bonne en 2014 et devrait suivre la même tendance qu'en 2013 en termes de chiffre d'affaires. L'organisation presse néanmoins les autorités de mieux soutenir la filière pour qu'elle améliore sa compétitivité, amoindrie par une parité euro-dollar défavorable. Des couvertures de change adaptées à cette industrie de cycle long et l'instauration d'un crédit acheteur pour les exportations européennes sur le modèle américain sont préconisées. FTB/ACT/